p.m.

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Les georgistes proprietariens, des autoritaires aussi...

Malgré les sophismes entretenus par les proprietariens (qui se nomment « libertariens ») pour faire confondre un cercle avec un triangle (nota 1), ceux-ci sont tous des libéraux individualistes (nota 2), hiérarchistes, capitalistes et étatistes, et donc logiquement nationalistes, voire pro-dictatoriaux...

Parmi les propriétariens, il existe notamment une petite tendance défendant des idées dites de "gauche" (et on sait quelle confusion cette notion parlementaire peut engendrer, même dans le milieu libertaire où certaines orgas ou individus croient à une proximité avec la gauche, d'où des stratégies électoralistes inavoués lors de périodes éléctorales ou des accointances avec des groupes de gauche de la gauche, voire avec des logiques tactique d'États. Tandis que certains de droite tentent de s'approprier le terme "libertaire"), se distinguant légèrement des autres proprietariens, et prônant pour certains un libéralisme de gauche (c'est la mode). on peut s'attarder sur ceux qui se disent libéraux de gauche, libertariens de gauche, de la gauche libertarienne, libertariens géorgistes, geo-libertariens, proprietariens de gauche ou geo-proprietariens.

Mais revenons avant cela sur les georgistes historiques, ceux-ci avaient certaines propositions proches des idées socialistes (de nombreux socialistes réformistes à l'époque ont étés attirés par ces idées, même durant un moment, dans certains lieux par quelques individualistes anarchistes) comme la propriété commune des terres / ressources naturelles (pour les resources limitées) tandis que les moyens de production seraient laissés au jeu du marché. Ils se différencient des socialistes, et plus particulierement des socialistes libertaires (communistes et anarchosyndicalistes) qui proposent d'autogérer et partager par l'ensemble des travailleurs ces moyens de productions.

Ces géorgistes, ou libéraux de gauche, ont pour théoricien henry Georges. celui ci est connu pour un livre qui défendra l'idée libérale (suivant en cela Quesnay, Smith, Ricardo...) de l'impôt unique (celui-ci devant revenir à la "communauté"), le tout enrobé dans une idée communisante de la terre et des ressources naturelles. Concernant la "communauté", il s'agit, pour les georgistes, de la nation (municipalité, région, etc) et par conséquent de l'État (minimal ou maximal), qui recenserait, récupérerait et utiliserait les taxes pour les besoins (entretiens, ...) de la propriété publique de l'État, dont la police, l'armée, l'institution judiciaire, etc.

mais laissons henry Georges résumer ses propres idées, on pourra comprendre pourquoi c'est une référence pour des géo-propriétariens :

Ce que j'ai fais dans ce livre... est d'unir la vérité perçue par l'école de Smith et Ricardo à la vérité perçue par les écoles de Proudhon et Lasalle ... pour montrer que le laissez faire (dans sa signification complète et vraie) ouvre le chemin à une réalisation des nobles rêves du socialisme.. et “nous différons des socialistes dans notre diagnostique du mal, et nous différons d'eux dans les remèdes. Nous n'avons pas peur du capital, regardant cela comme la servante naturelle du travail ; nous regardons l'intérêt en lui même comme juste et naturel. nous ne mettrons aucune limite à l'accumulation ni n'imposeront au riche quelques charges qui ne soit pas également mis au pauvre. nous ne voyons aucun mal dans la compétition, mais considérons la compétition non restreinte comme nécessaire à la santé de l'organisme industriel et social... et d'être l'agence par laquelle la complète coopération est sensé être garantie.”

On peut voir que l'approche de h.George prend les fondements du liberalisme classique (marché "libre", compétition, laisser-fairisme, société divisé en classes, collaboration contractuelle entre employés et employeurs avec subordination du second sur le premier, etc) associé à une idée socialiste vague ("noble rêve") dans une perspective lointaine et indéfinie.

Cette idéologie ne remet ni en cause le système  Étatiste / capitaliste ni sa société hiérarchisé marchande / de consommation. Elle laisse en théorie perdurer la logique capitaliste de l'appropriation privée des moyens de production et d'échange fonctionner avec concurrences et monopoles au dessus des terres et ressources naturelles taxées / "communisées", cela permet donc de continuer l'appropriation et la monopolisation des terres et ressources par ceux qui ont le plus de capitaux pour payer les taxes des terres louées à la "communauté / État".
Pour eux, il n'est aucunement question d'une expropriation des propriétaires actuels de leurs moyens de productions ou d'échange, ni de faire table rase et de remettre le tout à la décision rationnelle des collectivités autogérées et ceci selon les besoins de chacun. non ! Les anciennes puissances financières resteraient les futures puissances financières. Et puis ce serait attaquer la sainte privatisation de la propriété des moyens de productions et d'échange, pas question de participer à la révolution sociale expropriatrice et libertaire. pour eux, il faut garder le statu quo et cette inégalité dite "naturelle". un riche doit garder sa richesse et ses moyens de productions et d'échange, et le pauvre doit garder sa force de travail pour la vendre au plus offrant, et à chacun selon son mérite (hiérarchisation des capacités). Et si quelqu'un est pauvre ou riche, c'est la faute à pas de chance ou à la main invisible agissant dans les coulisses de l'histoire pour instaurer la hiérarchie "naturelle" du marché.

D'ailleurs, certains géo-proprietariens tentent de séduire certaines mouvances libertaires, notamment celles sensibles au réformisme économique, en défendant le coopérativisme, pratique qui peut largement se satisfaire des relations de marché actuelles et de son cadre. Bien qu'ils appuieront fortement cette pratique coopérativiste, dans une perspective réformiste, pareil que H georges avec cette idée du socialisme plus tard. Le cooperativisme a des limites bien claires. Fonder une stratégie dessus c'est envisager un réformisme latent, qui ne pousse nullement à la rupture avec l'ordre établi (malgré la prétention), au contraire c'est le renforcer à la base, en lui donnant, malgré soi, une ouverture possible pour un renforcement ultérieur. L'apprentissage de la gestion collective de la relation travail / capital, n'indique en rien le sens pro capitaliste ou pro travailliste des "coopérativistes". L'auto-exploitation n'ayant que peu à voir avec un projet communiste anarchiste et les conditions structurelles étant en faveur du capitalisme, le cooperativisme n'est pas une porte ouverte vers l'anarchie, ça ne peut être qu'une perte de temps ou au mieux de la survie. Cela s'insère dans une logique de concurrence de marché qui ne permet pas de définir vraiment les conditions de "son" travail, mais impose une nécessaire adaptation de son travail à un contexte capitaliste de concurrence du marché. Mais, cela n'est en rien une perspective révolutionnaire, mais une perspective d'adaptation ou de survie dans ce système hiérarchiste. La survie peut se comprendre (en tant qu'esclaves salariés on choisit le moins d'oppression), au contraire de l'adaptation (donc l'acceptation) à ce système. Début du vingtième, le système a su absorber le coopérativisme, alors que le mouvement coopérativiste était fort, donc l'illusion sur une stratégie coopérativiste aujourd'hui risque fort de s'évaporer pour plus d'un. Une des plus grandes coopératives, la mondragon, est une entreprise capitaliste... il ne faut pas l'oublier.

L'idée des géoproprietariens est de moraliser / réformer le capitalisme et l'Étatisme, pour en faire un capitalisme / étatisme "juste". d'ailleurs, il faut bien voir que pour eux la lutte doit juste se situer au niveau des idées dans le cadre des institutions. En regardant de plus près l'histoire de ce mouvement, on peut remarquer, sans étonnement, que henry Georges, le gourou, ou ses partisans avaient des pratiques gouvernementalistes. H Georges se présentera notamment à l'élection représentative à new York (où il finira second). dans l'État du Delaware des georgistes obtiendront la gestion de cet État durant quelques années (nota 3) et y instaureront leurs lois, dont leur taxe unique... en cela les georgistes de toute sorte ne diffèrent pas des gouvernementalistes libéraux ou socialistes, qu'ils soient "démocratiques" ou dictatoriaux. Dans le cadre de la défense de leur idée de représentativité politique, ils pourraient être qualifiés de politiciens centristes, ni de gauche vraiment ni de droite vraiment, juste au milieu. en quelque sorte des jésuites de la politique.

Le côté electoralo-démocratique n'est pas que le seul chemin que proposent des georgistes, une voie dictatoriale a été aussi pratiqué / proposé par divers auteurs georgistes (nota 4 et 5). Mais la question est déjà de savoir "qui décide dans cet État quant à l'usage des taxes accumulées" ? Au vu de leur objectif politique  pour arriver à leurs fins, il semble que ce soit le gouvernement majoritairement élu ou dictatorialement élu, certainement le parti georgiste ou libertarien ou un mix des deux, qui décidera du "juste" usage des taxes et du reste...

il est à noter qu'a côté de leur fibre autoritaire, les georgistes sont très souvent des nationalistes. on peut penser à Julio Senador Gómez (nota 4) un nationaliste régénérationniste espagnol, à Sun Yat Sen, un nationaliste chinois (nota 5). Ces georgistes ayant fricotés avec des dictatures. Généralement ce sont des cons ervateurs.

Il n'est donc pas étonnant que des georgistes se définissent de "libertarianistes", et inversement, ils ont en effet des vues idéologiques,  étatistes et capitalistes identiques de la "communauté", leur liberalisme de gauche se rapproche légèrement du socialisme d'État. il est assez comique de voir des partisans du géo-proprietarianisme traiter faussement leurs opposants de marxistes ou de communistes lorsqu'on sait les liens de Henry George avec Karl Marx (nota 6). d'ailleurs, l'anticommunisme est tellement une coutume ancré chez les proprietariens, que les diverses tendances se traitent mutuellement de communistes. donc, si on suivait leurs logiques du "tous communistes, sauf moi", on pourrait déduire que les libertariens / proprietariens, ainsi que les georgistes, sont tous des communistes...

malgré leurs mésententes de forme, ça arrange aussi l'image de leur idéologie proprietarienne d'avoir des proprietariens de "gauche", car cette ideologie est habituellement largement résumé à des valeurs de "droite" (voire d'"extrême droite", comme noté dans l'article « les libertariens : rien de libertaire, tout de fasciste »), les géorgistes y prennent alors une place de "gauche" qui donne au mouvement proprietarien une image "ouverte" à toutes  tendances bourgeoises, même si dans le fond, on le sait, gauche ou droite, c'est pareil, ils veulent un capitalisme +/- débridé, avec un Etat régalien (sous une forme minimale ou maximale). Les geo-propriétariens contribuent ainsi à l'arnaque proprietarienne / libertarienne, en s'associant à un mouvement ayant des accointances avec des groupements autoritaires (voire neo nazis, supremacistes blancs, intégristes, sudistes...), et en y ajoutant le mouvement géorgiste qui a cultivé de nombreux proto-dictateurs.

mis bout à bout, ça fait beaucoup de liens de georgistes, proprietariens ou pas, avec des fonctionnements et groupements autoritaires, "fascistes" ou des dictatures / dictateurs. ce grand écart centriste les amène peut-être à croire que tous les moyens sont bons... mais au final, tous les moyens utilisés  ne mènent à rien de bon, beaucoup de ces groupements idéologico-politique, de par leur recherche du pouvoir "sur", amène les avant gardes, les illuminés, les intéressés, les intellos, les fanatiques, les idiots, les fous, etc, en tant que dirigeants autoproclamés.

tout comme les libéraux qui se sont appropriés le terme libertarian afin de changer de costume (libéral étant trop marqué par l'odeur de la pourriture dictatoriale dans lequel leurs idéologies se sont fourvoyés), des georgistes en font de même en s'ajoutant l'attribut libertarian, ajouté à un brun d'idéalisme pour faire "vrai", mais les faits sont têtus. des georgistes ont aussi défendus autrefois des dictatures... depuis ils ont dû changer de costume, mais comme on sait le costume (ou le drapeau) noir ne fait pas l'anarchiste, et au bout d'un moment le naturel revient au galop. les jeux d'apparats ont une fin. sous les costumes d'apparats on peut voir la vraie nature de cette idéologie...

Patrick Merin.

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- Nota 1 : Pour rester dans la géométrie et les symboles, sans plus. Eux défendent la hiérarchie, symbolisé par le triangle, et non l'anarchie, symbolisé par le cercle. Leur A se confond avec leur triangle, notre A est entouré par un cercle (symbolisant la solidarité). Leur A n'est qu'une transformation du triangle, sa base s'étant juste remonté pour former un A, ou d'un H qui s'est affaissé à la base. Pour finir sur la symbolique, on peut dire que "leur" A signifie Archie, hier-Archie, ou Alter-Hierachie. Manipuler les symboles n'a aucun effet sur la réalité de leurs pratiques fondamentalement autoritaires.

- nota 2 : malgré la croyance de certains individualistes, ce n'est pas le fait de se dire individualiste qui implique d'être pour la liberté, parfois c'est bien le contraire. la liberté a un contenu, la "liberté" unilaterale du tyran (ex : mussolini, et l'individu aristocratique) n'est pas les "libertés" atomiste unilaterale du libéral (ex : les libertés des uns s'arrête à celles des autres), qui n'est pas la "Liberté" solidariste de l'anarchiste (la liberté de l'un est la mienne à l'infini).

- nota 3 : il se trouve qu'actuellement l'État du delaware est étonnamment un paradis fiscal... il y a des pratiques similaires également à pittsburgh, Taïwan, Singapour, Hong Kong, où furent instaurées de tels lois, sous des régimes autoritaires... cette taxe unique convient aux finances des patrons. un patron peut être georgiste. un dictateur aussi. Calvo Sotelo un regenerationniste protofasciste / protodictateur bien connu, proposera la taxe unique et la municipalisation durant la dictature regenerationniste de primo de rivera, la taxe unique est donc compatible dans la tete de partisans de dictatures.

- nota 4 : Julio Senador Gómez un georgiste regenerationniste, en Espagne, avait des idées réformistes bien arrêtées. le regenerationnisme fut pratiqué par le dictateur libéralo-autoritaire primo de rivera, une loi pour un impôt unique et progressif faillit même y être instauré (par calvo sotelo). que fit julio senador gomez ? rien contre la dictature, il ne protesta pas contre les mesures d'exceptions anti anarchistes de ce regime, il sera au début contre les republicains et le parlementarisme (ce qui peut se comprendre), mais pour lui la dictature fut un mal nécessaire (il était regenerationniste comme de rivera). des georgistes, comme des proprietariens / libertariens peuvent donc très bien s'accomoder de la dictature, c'est pour "leur bonne cause".

- Nota 5 : Sun Yat Sen (SyS) est un georgiste chinois qui était le créateur du kuomintang, un parti nationaliste. SyS comptait instaurer les idées de H georges dans "son" pays, il proposait l'instauration d'une taxe unique, afin de mettre, selon lui, une "justice" dans le système capitaliste (sic), ceci avant l'instauration du "socialisme" (sic), même logique que les bolcheviques. SyS avait des pratiques et propositions reformistes et proto-dictatoriales, il considérait qu'il fallait un gouvernement fort (position semblable aux bolcheviques, aux fascistes et aux libéraux nationalistes comme gentile) afin d'y imposer une politique d'unification nationale. D'ailleurs, il deviendra gouverneur durant un peu plus d'un mois suite à un soulèvement révolutionnaire, mais yuan shikai, militaire impérial, négociera leur redittion. yuan pris alors le pouvoir central chinois. le quomintang, dont SyS, collabora au pouvoir politique de yuan, jusqu'à ce qu'il n'ait plus besoin d'eux, jettant dehors les ministres du kuomintang les uns après les autres. et il imposera petit à petit sa dictature militaire. Après la chute de la dictature de yuan, SyS et les membres de son parti de retour en chine en quête de pouvoir collaboreront étroitement avec les bolcheviques russes, SyS enverra tchang kai sheck (celui ci sera l'instigateur des "fascistes" chemises bleues -genre chemises noires- au début des années 30 au sein du kuomintang) se former chez les bolcheviques aux méthodes militaires trotskystes (ayant eu cours en Russie)... leurs liens avec le Parti Communiste Chinois furent forts... À noter que Mao tse toung fut notamment dans les rangs du kuomintang. L'influence que le georgiste SyS avait en chine sur les groupes révolutionnaires (à part les révolutionnaires anarchistes) était importante. Concernant la terre commune, SyS n'etait aucunement disposé à exproprier les terres des propriétaires actuels (il y avait peu d'industries), il proposait que chaque propriétaire définisse lui même le prix de "sa" terre, et que si l'État en avait besoin, qu'il pourrait la racheter à ce prix... les anarchistes ne pouvaient accepter les positions reformistes et bourgeoises de Sun Yat Sen. par contre, le georgisme de SyS pouvait s'associer avec les pires crapules bolcheviques ou proto fascistes. d'ailleurs souvent les pratiques et idées de SyS sont considérés comme similaires aux idées fascistes italiennes.

- Nota 6 : Henry Georges fera un hommage chaleureux à Karl Marx, suite à sa mort. Ces deux là avaient la même idée de transition, considérant que le capitalisme (à la sauce georgiste pour h. Georges, à la sauce marxiste pour k. Marx) devait précéder le socialisme.

Libertariens : des proprietariens Étatistes et capitalistes.

Une théorie, localisée essentiellement aux États-Unis ou dans des pays anglo-saxons, avec des termes tels que "libertarien" (venant de libertaire) ou "anarcho" associés au terme "capitaliste", se diffuse à travers Internet. Une telle expropriation des termes anarchistes / libertaires par des hiérarchistes peut surprendre, au vu des incompatibilités évidentes entre ces termes, mais du fait de la récurrence de ces expressions sur le net un article succinct résumant ces "théories" semble nécessaire, pour clarifier ce qu’est cette manipulation.

L’association de termes contraires, tels "anarcho" avec "capitaliste" en un oxymore, est un art de la confusion que les étato-capitalistes aiment pratiquer afin de faire prendre des vessies pour des lanternes et vendre ainsi leurs vieilles camelotes sous un nouvel emballage doré. Cela s’est déjà vu avec les capitalo-étatistes bolcheviques qui se prétendaient communistes tout en instaurant un capitalisme d’État, aidés en cela idéologiquement et en pratique par les diverses bourgeoisies, afin d’écraser l’auto-émancipation en acte du mouvement ouvrier.

Pour clarifier le propos on n’utilisera pas l’oxymore des étato-capitalistes, ce qui serait donner de la valeur à la novlangue de ces marchands de misère. On pourrait les nommer "capitalistes d’État privé" ou "ultralibéraux", mais pour simplifier on les nommera "propriétariens", cela pour reprendre la désignation qu’utilisent avec justesse les anarchistes états-uniens pour qualifier cette nouvelle escroquerie Etato-capitaliste.

Hormis la volonté expansionniste et vorace inhérente à l’étato-capitalisme (comme à son opposé : le capitalo-étatisme) dans toutes ses dimensions, les raisons pour laquelle des étato-capitalistes propriétariens usurpent des termes venant des anarchistes sont diverses.

Historiquement, il s’agit d’une des conséquences de la guerre froide, de la politique anticommuniste états-unienne (avec sa chasse aux sorcières organisée par les maccartystes), ce qui a amené les "socialistes" états-uniens à se dénommer "libéraux" (en référence au libéralisme politique ou aux démocrates libéraux), et par effet et en parallèle, les "libéraux" (en référence au libéralisme économique ou des ultralibéraux) ont dû trouver une autre désignation à leurs mouvements pour ne pas être confondus avec les "socialistes".

Idéologiquement, en partant de l’économie autrichienne et d’une définition très particulière et erronée de l’anti-étatisme, des libéraux [1] en sont arrivés petit à petit à s’autodésigner comme "anarchistes" (en interprétant largement les idées "anarchistes individualistes" dont ils se seraient inspirées) et cela malgré une contradiction évidente  : défendre le capitalisme, implique un étatisme minimal ou maximal, une hiérarchie sociale, une société divisée en classes ainsi que le salariat, toutes conceptions totalement étrangères à l’anarchisme. Comme nous le verrons, leur anti-étatisme est étroit et faux, ce sont en fait des étatistes (des étato-capitalistes  !) qui s’ignorent sciemment.

Comme bon nombre de théories totalitaires et manichéennes, ils divisent le monde en deux camps, le capitalisme et l’étatisme. Ils considèrent qu’il faut choisir son "camp", qu’on ne peut pas lutter contre le capitalisme et l’étatisme en même temps. Il s’agit là d’un discours hypocrite, en miroir de celui des sociaux-démocrates bolcheviques (puisque ces derniers ne refusaient pas le capitalisme d’État ; tout comme les propriétariens ne refusent pas l’étatisme privé, les uns et les autres partageant donc la même contradiction totalitaire avec des points de départ opposés). Dans les faits, le capitalisme et l’étatisme sont indissociables, l’un existe par l’autre et réciproquement. Tout le reste n’est qu’une question d’équilibre politico-idéologique  : la lut-te se situe alors entre les étato-capitalistes (pour lesquels l’économie dirige le politique) et les capitalo-étatistes (qui veulent, à l’inverse, que le politique dirige l’économique). Pour masquer leur escroquerie qui résulte de l’incohérence entre la fin et les moyens, les propriétariens utilisent des mots trompeurs, comme le firent en leur temps les bolcheviques. Ce sont des manœuvres idéologiques dont l’idée est de créer l’illusion du nouveau ou du renouveau.

En pratique, les propriétariens déclarent qu’ils peuvent agir dans leur propriété privée (leur "patrie") comme si c’était un État [2] et inversement. Pour eux, le propriétaire, seul maître, a un droit absolu sur sa propriété et sur ses sujets (locataires, salariés, esclaves, citoyens). Il peut défendre sa propriété selon ses propres critères de "justice" et ses intérêts. Pour une organisation plus vaste, les propriétariens proposent des agences de protection, avec police privée, cours de justice privées, armées privées, et cela selon des codes de lois généraux propriétariens [3]. La liberté pour eux c’est la propriété et le fait de pouvoir choisir son maître, son esclave, son gouvernant, sa nation, sa police, sa justice...

Vis-à-vis de l’État actuel, une grande partie des propriétariens a choisi de passer par l’intermédiaire de divers partis ("Libertarian party", "UKIP", ... en France ils firent un essai électoral avec "Alternative Libérale" - AL) qui participent aux élections représentatives afin de justifier ce système. Aux États-Unis, un de leurs représentants, Ron Paul, variant entre "Libertarian party" et "Republican party", s’est illustré à de nombreuses reprises pour ses accointances (financements ou conférences) avec des groupes d’extrême droite (JBS   John Birch Society, les sudistes de la Ligue du Sud, des suprémacistes blancs, les intégristes de Fatima...), pour des propos racistes récurrents, notamment ces lettres des années 90 sur les Noirs (qui à Washington DC, selon lui, seraient essentiellement des criminels ou des semi-criminels), mais aussi par des prises de position contre l’abolition des lois ségrégationnistes des Etats du sud. D’autres auteurs propriétariens ont défendu des positions autrement autoritaires, tel que Hans Hermann Hoppe [4] déclarant clairement son homophobie, prônant la censure voire l’élimination physique de ses opposants, défendant la monarchie, pour ne pas dire la "dictature privée", qui selon lui est bien plus efficace qu’une démocratie, car seul le monarque saura défendre ses frontières nationales comme si c’était sa propriété privée. Il faut ajouter que d’autres positions dans le cadre du marché "libre", autres que le salariat, sont avancées par des propriétariens [5], telles que valoriser la prostitution (dans la vision globale d’une société de marchandisation), ven-dre/acheter des organes, vendre/acheter des enfants, mettre des enfants au travail salarié ou en esclavage... pour eux la morale se situe dans la propriété privée ou dans la hiérarchie et non dans les rapports sociaux égalitaires.

On peut donc comprendre la raison pour laquelle les références idéologiques et économiques des propriétariens sont Hayek, Friedman, Ludwig Von Mises,… auteurs ayant défendu ou travaillé pour des dictatures [6]...

Cette théorie totalitaire consistant à défendre le capitalisme à tout prix amène ses défenseurs à utiliser logiquement les moyens étatiques actuels qu’ils prétendent rejeter. Dans d’autres cas, ils défendent l’application des fonctions de l’État régalien au sein de leur propriété privée (individuellement ou par l’intermédiaire d’agences privées). Changer le mot "Etat" par "agence" ne change rien au fond des pratiques étatistes des propriétariens quels qu’ils soient. Tout comme l’utilisation qu’ils font des termes "anarcho" au détriment de leur propre crédibilité ne change en rien l’escroquerie de leurs théories.

Patrick Merin

[1] Malgré leur rejet initial de ce terme (jugé trop « socialiste »), notamment par Rothbard qui préférait le néologisme «  nonarchiste  » (c’est-à-dire "ni anarchiste, ni archiste") tout en se prononçant pour une hiérarchie volontaire.

[2] « En outre, la politique d’immigration antidiscriminatoire des États-Unis et d’autres pays occidentaux au cours des dernières décennies a fait en sorte que des gens qui sont étrangers ou même hostiles aux valeurs occidentales ont pu facilement s’établir dans ces pays et les infiltrer. » «  Que doit-on espérer et prôner comme politique d’immigration correcte (...) ? La meilleure que l’on puisse espérer (...) : c’est que les dirigeants démocratiques se conduisent "comme si" ils étaient personnellement propriétaires du pays, comme s’ils avaient à décider qui admettre et qui exclure dans leur propre propriété privée. Cela signifie pratiquer une politique de discrimination extrême » Democracy : The God That Failed, 2001, Hans Hermann Hoppe.

[3] cf. Rothbard, "Ethique de la liberté" sur l’universalité des droits naturels propriétariens.

[4] « Il ne peut y avoir de tolérance vis-à-vis des démocrates et des communistes dans un ordre social libertarien. Ils devront être séparés et expulsés physiquement de la société. De même, dans un engagement fondé dans l’optique de protéger la famille et les proches, il ne peut y avoir de tolérance vis-à-vis de ceux qui défendent habituellement des modes de vie incompatibles avec cet objectif. Ceux-là — les défenseurs de styles de vie différents, non-centrés sur la famille et les proches, tels que l’hédonisme individuel, le parasitisme, la vénération de la nature et de l’environnement, l’homosexualité ou le communisme —devront être éliminés physiquement de la société également, si l’on souhaite maintenir un ordre libertarien. » Democracy : The God That Failed, 2001, Hans Hermann Hoppe.

[5] Walter Block dans "Libertarianism vs Objectivism ; A Response to Peter Schwartz"

[6] « On ne peut nier que le fascisme et les mouvements similaires cherchant à mettre en place des dictatures sont remplis des meilleures intentions et que leur intervention a, pour l’instant, sauvé la civilisation européenne. Le mérite qui en revient au fascisme demeurera éternellement dans l’histoire. » Ludwig Von Mises "libéralisme" (1927) ; Friedrich Von Hayek - au sujet du Chili de Pinochet, dans le journal "El Mercurio" dit préférer une « dictature libérale à une absence de libéralisme dans un gouvernement démocratique ». ] telles que le Chili de Pinochet, l’Autriche de Dollfuss, le Portugal de Salazar, l’Italie fasciste de Mussolini. D’autres « expériences » plus récentes comme Taïwan, Hong Kong, Singapour sont souvent citées comme références : Hans-Hermann Hoppe : « Nous devons promouvoir la conception d’un monde composé de dizaines de milliers de districts, régions et cantons distincts, et de centaines de milliers de cités libres indépendantes telles que les curiosités contemporaines que sont Monaco, Andorre, Saint-Marin, le Liechtenstein, Hong Kong et Singapour. » « Le monde serait alors composé de petits États économiquement intégrés grâce au libre-échange et au partage d’une monnaie-marchandise comme l’or. ».

Anarchie, Communisme Libertaire, Société sans classes.

Dans le débat autour du projet anarchiste, des divergences de vues existent parfois concernant les concepts de classe sociale et notamment sa définition... Ceci est plutôt théorique, mais sans doute est-il nécessaire d’y revenir, même si cette question a été abordée dans d’autres articles [1] d’une autre manière.

Si on part basiquement de l’étymologie du terme AN-ARCHIE (AN : sans : ARCHIE : autorité/pouvoir sur), on peut résumer l’anarchie à une société sans ARCHIE et conséquemment à une société sans classes (car ARCHIE se réfère clairement à une « classe sociale » dirigeante et conséquemment implique qu’il y ait en regard une classe dirigée/soumise).

L’anarchisme est donc une théorie qui, partant du projet de société sans classe (Anarchie ou Communisme Libertaire) et de la réalité de nos sociétés divisées en classes, appelle logiquement à la lutte contre les sociétés de classe existantes, et plus particulièrement contre les classes dirigeantes.

Les classes dirigeantes sont les classes ayant tout intérêt à la reproduction de cette société de classes contrairement aux classes prolétaires/populaires qui subissent la domination et/ou l’exploitation de ces classes dirigeantes. La lutte des classes est une lutte pour la survie dans le cadre de ce système d’exploitation et de domination, classes contre classes... Le projet communiste libertaire est au delà de cette lutte. La lutte des classes dans une optique anarchiste a comme but l’abolition des classes sociales, et non sa perpétuation vers une société interclassiste / « hiérarchiste », concept que défendent les classes bourgeoises (nationales, libérales) ou moyennes (managariat, syndicats ou bureaucrates) par la réformation dans la cogestion, la collaboration, la corporation, la représentativité politique, les élections syndicales, le coopérativisme, etc.

A l’inverse, les classes Populaires et Prolétaires ont tout intérêt à trouver les moyens autonomes de leur émancipation par les luttes. L’anarchosyndicalisme qui correspond à la conception sociale, sociétale de l’anarchisme s’inscrit pleinement dans ce projet.

Patrick Mérin

[1] Voir par exemple dans Anarchosyndicalisme! : Sociologie pour le combat n°127, Les classes moyennes en crise n°128, Immigration et classes sociales n°129.

grille d'analyse comparative socio économico politique entre anarchiste et autoritaire


Economie / politique Tendances sociales principes sociaux Tendances économiques principes économiques Tendances politiques principes politiques
A
N
A
R
C
H
I
S
M
E



Socialisme / Fédéralisme



Collectivisme libertaire

individualisme libertaire
Liberté - Egalité - Solidarité - Aide Mutuelle - entr'aide - humanisme - société sans classes - Spontanéisme - volontarisme - Souveraineté de l'individu - Révolte Communisme libertaire

Mutualisme libertaire
autogestion - travail - association et autonomie ouvriére - coopérative de production et de consommation - bourses du travail - possession - Autosuffisance - Prise au tas Fédéralisme libertaire

Démocratie directe
Action directe - Assembléisme - Associationisme - Internationalisme - conseillisme - syndicalisme - Communalisme libertaire - contrat synallagmatique - Mandatement impératif - Consensus - unanimité
A
U
T
O
R
I
T
A
R
I
S
M
E
Capitalisme / Etatisme collectivisme marxiste

individualisme libéral
Autorité - Hiérarchie - Divisions - Compétition - concurrence - société divisé en classes capitalisme laisser-fairiste

Capitalisme d'État
exploitation - capital - Monopole - nationalisation - centralisme - protectionnisme - économie mixte - propriété - esclavage salarié - profit - privatisation - concurrence - lutte des classes Démocratie représentative

Dictature
droit - suffrage universel - majorité/minorité - nation - parlementarisme - élitisme - dieu - *cratie



Ted Kaczynski n'est pas anarchiste !

Il existe aux États-unis de nombreux mouvements/individus radicaux, sortis de milieux universitaires, et s'attribuant le qualificatif "anarchiste".

Certains défendent des idées contraire aux fondements de l'anarchisme, mais s'attribuent malgré tout le terme, au mépris de leur propre crédibilité. La sophistique permet à de nombreux intellectuels de s'approprier quelques concepts liés (mais pas seulement) aux anarchistes, tout en rejetant le reste qui fait pourtant la cohérence de la philosophie anarchiste, et s'auto-proclamant malgré tout anarchiste du fait de ces quelques concepts appropriés. Cependant, malgré toute la sophistique employé pour masquer la réalité des propositions de ces intellectuels, il est possible de mettre à nu leurs théories, et de poser clairement les moyens et l'avenir proposé par ceux ci.

Par exemple, et je ne m'intéresserai qu'à celui-ci, on entend dans certains milieux écologistes radicaux que Ted Kaczynski (TK) serait anarchiste 1 !?

La lecture des écrits de TK, notamment son manifeste "la société industrielle et son avenir", est intéressante... mais... après la lecture du contenu de ses écrits, on peut douter d'une revendication d'anarchiste à son sujet. Plaide-t-il pour l'anarchie, une situation sociale de liberté et d'égalité dans laquelle n'existe aucune autorité coercitive ? non ! on le verra plus loin... On peut déjà commencer par observer, dans ses textes, que le but qu'il se fixe, c'est la "nature sauvage" et non l'anarchie, et les moyens qu'il préconise, qui ne sont en rien en concordance avec un but de "nature sauvage" (voir plus bas). Hors un but (par exemple, l'anarchie pour des anarchistes) ne peut pas être atteint avec des moyens révolutionnaires qui ne soient pas liés à une réalisation sociale de ce but, réalisation aussi infime soit-elle. On tombe sinon assez vite dans de l'autoritarisme, du hiérarchisme ou de l'avant-gardisme, et, malheureusement pour les partisans de TK, la suite de ses écrits le confirme...

Pour que son manifeste soit connu du public, mais aussi pour appliquer ses idées, il tuera ou blessera des spécialistes de la recherche informatique et génétique, et autres 3... Selon sa théorie publicitaire, il faut attenter à des vivants 3, et utiliser les médias pour être entendu. Remarquons qu'il est aussi pour brûler les livres techniques ou les usines et qu'il prône un accroissement des tensions sociales, des souffrances de la population vis à vis de la technologie moderne afin qu'il y ait révolte... Il est conscient que les conséquences de sa révolution anti-technologique amèneraient une mortalité importante dans la population (du fait des destructions des technologies permettant l'existence des sociétés modernes), mais cela serait, selon lui, nécessaire dans le processus d'anéantissement total de la technologie moderne.

TK veut attaquer et anéantir le technologisme industriel / la technologie moderne, et pour cela il propose une révolution anti-technologique (anti-T), dans laquelle les révolutionnaires utiliseraient à cette fin une partie de la technologie moderne (Vu qu'en plus le but est d'imputer les problèmes à la société technologique, afin qu'il y ait révolte, on peut imaginer le pire dans l'arbitraire d'une telle proposition et les choix possibles de la partie à utiliser pour arriver à leurs fins).

Dans son manifeste, il s'attaque à la technologie en tant que cause, mais aussi dans ses effets. Comme la technologie permet notamment le développement et le progrès de la médecine, il y a une mortalité moins importante, cela mènerait donc de fait à une population et à une production technologique qui s'accroîtrait. Il est, de par ce fait, contre la médecine qui participerait à l'extension des problèmes écologiques de par une "sur" population. De plus cela fausserait le processus de la sélection naturelle ! Cependant, TK est pragmatique et prévoyant, il prône pour l'élite et partisans anti-T de se reproduire abondamment (natalisme sélectif !?) pour former de futurs partisans/élites sains/pures (dans son idée de reproduction de comportements héréditaires !?). La médecine qu'il préconise, semble devoir se résumer à un stoïcisme attentiste vis à vis de la maladie... ceci formant, ou pas, de durs et robustes être humains qui participent à la sélection naturelle et d'une hiérarchie naturelle ? La médecine sociale défendue par les anarchistes est bien plus enrichissante pour la société qu'une non-médecine laisser-fairiste naturaliste, ou que la médecine actuelle (qui ne prend pas, ou peu, en compte l'organisation sociale comme causes des maladies).

A la différence des anarchistes, et en concordance avec les capitalistes, il prône la défense des mesures permettant l'unification de l'économie mondiale (GATT, FMI), qui au demeurant permet le renforcement de l'organisation technologique capitaliste (et aussi sa flexibilité face aux opposants), ceci pour que, dans son idée, la révolution destructrice de la technologie puisse devenir mondiale (hors si tu permets le renforcement de l'ennemi, tu affaiblis tes capacités de résistance/luttes, et la rupture est toujours pour demain, dans un déterminisme historique attentiste). C'est assez semblable à Marx (& co), le radical bourgeois, qui considérait qu'il fallait développer le capitalisme partout afin que la révolution socialiste soit enfin possible (on sait ce que cette fausse théorie révolutionnaire a donné et qui a gagné à ce jeu là : le capitalisme individualiste ou nationaliste a gagné, le socialisme non).

Comme il n'a pas fondamentalement d'éthique politique, et puisqu'il se prétend apolitique 2 (pour avant et pendant la révolution, mais pas pour après ! voir la suite...), TK propose même d'utiliser les fanatiques nazis comme éléments de la révolution anti-T. On peut d'ailleurs remarquer de flagrants appels du pied au conservatisme dans plusieurs paragraphes de son manifeste. Il énonce d'ailleurs la possibilité que, durant la révolution qu'il préconise, il y ait des dictatures, et ce serait, selon lui, un risque à prendre (et il semble même assez favorable aux dictatures ou aux monarchies ayant existé avant la révolution industrielle, car plus faibles et écologiques que les sociétés modernes). Dans l'idée de TK, une fois la société technologique anéantie, là les révolutionnaires (en fait, une caste d'intellectuels Anti-T, sélectionnés selon une hiérarchie intellectuelle/naturelle... et par népotisme?) pourront alors prendre le pouvoir politique pour contrer toute possibilité de retour à la technologie moderne (pour en rester à des technologies pré-industrielles comme au temps des pionniers des Amériques ?).

La différence avec TK concernant la technologie, est que les anarchistes s'opposent à la technologie moderne (liés aux besoins d'exploitation du capitalisme), à la technocratie, dans ce qu'elle a d'oppressante/coercitive/nuisible. Mais, plutôt que de s'attaquer qu'à une partie du système (la technologie) comme le fait TK, les anarchistes s'attaquent directement au système (le capitalisme associé à l'État), et prônent le communisme libertaire qui annihilerait cette séparation (dénoncé depuis longtemps par les anarchistes) existante entre technologie et liberté/société, et l'Homme et la Nature. Mais, non, TK ne veut s'attaquer ni au capitalisme ni à l'État ! exproprier tous les moyens technologiques pour les réadapter aux besoins réels, et/ou annihiler certaines techniques nuisibles ou inutiles pour les humains, serait pourtant une réelle révolution sociale, au contraire des propositions de TK. Une rupture révolutionnaire est nécessaire, mais pas une révolution anti-technologique élitiste, mais une révolution sociale, car il faut abolir le capitalisme et l'Etat (afin de détruire les technologies nuisibles et liés à ces organismes), et réaliser conjointement une société libre et égalitaire, et défendre les réalisations révolutionnaires instaurée, contre les retours des réactionnaires. Les anarchistes n'ont donc ni les mêmes tactiques et stratégies révolutionnaires que Ted Kaczynski, ni les mêmes buts.

TK a une position essentiellement réactionnaire vis à vis de la technologie (La "nature sauvage" qu'il défend est une éthique bio-centriste de l'"écologie profonde", qui considère "l'humanité" comme nuisible, ce qui explique ses positions morbides vis à vis des humains et des humanistes), il a une position élitiste en politique (malgré son soit disant "apolitisme", passe partout), il a une position capitaliste en économie, il a une position hiérarchiste au niveau social. Il est donc impossible, du fait de toutes ces différences fondamentales (énoncées dans ce texte) le séparant des positions anarchistes, de pouvoir le qualifier d'anarchiste... ou alors, il faudrait utiliser la lexicologie bourgeoise novlanguesque des universités postmoderne avec la pilule de "la fin justifie les moyens" pour faire de TK un anarchiste. Cependant, il est possible de définir TK comme un partisan écologiste radical, prônant une avant-garde intellectuelle dans une perspective révolutionnaire anti-technologique, voire un naturocrate du fait de sa proposition d'un gouvernements post-révolutionnaire qui régirait le retour à la nature et réprimerait certainement le progressisme. Dernièrement, et ce sera TK qui aura le mot de la fin 4, TK considérait les anarchistes écolos (il ne parle même pas des anarchistes sans adjectif qu'il considère certainement comme des progressistes) comme faisant parti du problème, puisque, selon lui, relais des valeurs progressistes (les écolos anars auraient étés, selon lui, contaminés par les idées anarchistes/progressistes ! CQFD).

Patrick Mérin.

1 : Dans son manifeste "la société industrielle et son avenir" http://kropot.free.fr/Kaczynski-livre.htm , du fait du paragraphe 215 et de ses proclamations dans ses lettres (de sa période unabomb) envoyés au New York times, signées FC , comme étant un "groupe anarchiste" (alors qu'il était le seul maitre aux commandes de son groupe virtuel). Hors être nihiliste ou poser des bombes contre des pouvoirs institués ne veut pas dire être anarchiste, ou alors il faudrait considérer, dans cette logique, que les armées nationales, ou les services secrets, sont anarchistes !

2 : " La vérité vraie est que je ne suis pas vraiment politiquement orienté. ... Je me suis impliqué dans des questions politiques parce que j’y ai été conduit, pour ainsi dire. Je n’ai pas vraiment d’inclination pour ça "

3 : "... Pour que notre message ait quelque chance d'avoir un effet durable, nous avons été obligés de tuer des gens. ..."

4 réponses de TK aux question de Kara : http://cacst.yuku.com/reply/1055/t/An-interview-with-Kaczynski.html#reply-1055 (12/08/2003)

les racines réactionnaires du primitivisme.

Critique du texte de Faun nommé "les racines bourgeoises de l'anarchosyndicalisme".

Je ne défend pas ici l'anarcho-syndicalisme (ce n'est qu'un mot, et n'importe quel mouvement peut s'y référer),  je prend cette attaque de faun uniquement contre les idées sociales de l'anarchisme (dont l'anarcho-syndicalisme) par une personne non anarchiste.

Après la lecture du texte de chaz bufe, texte assez réaliste sur certaines mouvances post-modernes. Je note que les attaques émises par Faun sur ce texte sont comme des procès d'intentions, porté par une sacré dose de mauvaise 'foi' et d'un égo mal placé. Le texte de Feral Faun est faiblard (et ancien), mais une réfutation de ses dires peut quand même avoir de la valeur, puisque le texte a été traduit et publié dernièrement par certains pour lequel ce texte semble avoir de la valeur...

Le texte de Faun pose la thèse que l'anarcho-syndicalisme serait l'extension du projet libéral, du fait que "La bourgeoisie radicale" aurait les mêmes valeurs/mots/terminologies que "l'anarchosyndicalisme". Il me semble pourtant que ce n'est pas la même terminologie qui permet de déterminer que l'un soit égal à l'autre. A priori, dans le texte, il y a nombre de termes non expliqués et non mis en relation avec les idées qu'il attaque, par exemple, il prend le terme libéral dans le sens (existant aux États-unis, suite au macarthisme) vague de "gauche" (social-démocratisme ou social-libéralisme?). De ce fait, il se permet de mélanger des mouvements qui ont quelques valeurs communes en apparence mais qui n'ont pas le même fond, les mêmes projets et n'ont donc pas les mêmes moyens, c'est donc la création fictive d'une confusion. Mais on sait qu'aux États-Unis le terme de libertaire a été récupéré par les bourgeois individualistes au détriment de la plus basique logique.

Si on utilisait la même méthode d'analyse, on pourrait certainement en arriver à trouver chez Faun des positions naziophiles. Par exemple, les partisans de la "nature" (dont F. Faun semble en être) utilisent +/- les mêmes termes, ce n'est pas pour autant qu'ils aient les mêmes buts... bien que... pour prendre un exemple (un peu extrême certes, mais en prenant moins réactionnaire, on peut en arriver à la même conclusion), une partie des nazis ont mis en avant la "nature" ou d'autres thématiques proche du primitivisme, avec force, faut il en déduire que les primitivistes sont des nazis qui n'assument pas ? peut-être bien, ce qui expliquerait pourquoi ils rejettent, comme les nazis, les "libéraux" (gauche) et les anarcho-syndicalistes... on pourrait donc avec une telle méthode d'analyse en arriver à un article "Les racines nazis du primitivisme" (les nazis se composaient entre autres de bourgeois, d'aristos...), etc. Jean Giono en fit les frais... Une méthode préférable serait un texte "De l'intérêt d'apprécier à leur juste valeur les idées primitivistes" ou "De l'intérêt d'apprécier à leur juste valeur les idées anarcho-syndicalistes", ceci pour que cela soit un apport à l'anarchisme, mais certains préfèrent la caricature, le mensonge à la vérité, et le mépris à la justesse.

Il utilise une citation d'un texte anarcho-syndicaliste et précise (pour prouver sa thèse) qu'en enlevant "mouvement ouvrier" et "classe des employeurs" à ce texte, il pourrait être similaire à un texte de la bourgeoisie radicale. On peut faire de même avec les nazis et Faun, en enlevant le nécessaire pour arranger le décor. Donc revendiquer la liberté, l'égalité, l'absence d'exploitation et d'autoritarisme lui fait bizarrement penser à la bourgeoisie libérale (de gauche) et à l'anarcho-syndicalisme, mais c'est seulement qu'il oublie d'analyser les bases, les projets et moyens réels des mouvements et qu'il se fie sur de fausses apparences, hors les libéraux sont des partisans de l'État, et pour eux, "liberté et égalité" ne peut signifier dans les faits que leur contraire : "license et hiérarchie". Idem pour exploitation et autoritarisme, ils ne sont pas contre (puisque faisant tout pour camoufler cette réalité du capitalisme qu'ils défendent) pour arriver à leurs fins. Donc Faun veut faire encore des parallèles entre des idées, mais sans un minimum de méthode scientifique ou de connaissances des mouvements en question. Il pense que, pour les Anarchosyndicalistes, les "valeurs prennent le pas sur les besoins, désirs, ...", mais j'ai plutôt l'impression que Faun prend un peu trop ses désirs pour la réalité ou la réalité spectaculaire universitaire comme référence pour sa réalité. La liberté comme "capacité de l'individu unique à créer sa vie" n'explique pas si c'est une volonté aristocratique et atomiste ou si c'est une volonté égalitaire... hors ce point est important pour un anarchiste... cette dichotomie entre individu et société est absurde quand il s'agit de parler de liberté. Un individu sans société, ou une société sans individus, ça n'existe pas. Il y a une corrélation sociale de fait, puis volontaire, entre les deux. La liberté sociale que défendent les anarchistes est au contraire une socialisation de la liberté individuelle

Puis après ces lamentables essais de confusionnisme des mouvements, Il continue sans aucune connaissance des propositions et perspectives de l'anarchosyndicalisme... La société capitaliste organise les industries selon ses besoins de profits et le marché, les industries sont organisés selon un mode patriarcal et/ou technocratique, un patron et ses sous fifres contrôlant les moyens de productions, dont les salariés. L'industrie actuelle a pour but de développer le capital de leur propriétaire.

Les anarchistes (du moins les anarchosyndicalistes et anarchistes communistes) proposent le communisme libertaire, donc de partir des besoins pour développer des activités (existantes ou non) permettant d'y répondre (selon le principe "de chacun selon ses besoins, à chacun selon ses moyens"). Donc, l'industrie sera certainement un des moyens utilisé dans ce sens, mais surement que nombre d'industries inutiles seront réorganisés suivant les besoins sociaux réels recensés... et le travail étant pénible, l'industrie serait réorganisé aussi dans le but de trouver des moyens techniques permettant de se passer des travaux pénibles. En cela, Abraham guillèn proposait, autant qu'il est possible, l'automatisation des industries afin qu'il y ait le moins de travaux pénibles. Donc, le progrès, la technique et la production dans ce sens là n'a rien de nuisible pour la liberté et le bien être des humains... Ce qui empêche de telles possibilités, c'est l'organisation de l'industrie lié au but de profit du système... On peut le voir, par exemple, avec l'organisation énergétique, et les diverses créations (*) qui pourraient permettre de se passer de moyens nuisibles actuels (nucléaire, pétrole, bois, etc) pour le bien être et la vie... mais leur développement, ils en demandent le prix fort, seul les riches, les Etats peuvent se permettre. La technologie est utilisé comme un pouvoir de coercition et de contrôle, il faut l'éliminer pour que la technologie redevienne moyen d'émancipation. Ce n'est pas tant contrôler les moyens de productions qui est important, mais que les moyens de productions soient utilisés pour les besoin réels des individus impliqués. Donc, oui, les patrons, ou une direction fut elle un syndicat international des travailleurs, n'ont aucune raison d'être dans ce genre d'organisation autogérée, et la gestion des usines n'est pas un fardeau si c'est lié aux besoins réels, et si l'organisation du travail est organisé par ceux qui y travaillent, ou selon le personnes intéressées. L'autogestion libertaire est lié à un but d'émancipation, et non uniquement de gestion, la liberté que défendent les anarchistes n'est pas la reproduction d'un système, mais la réadaptation des moyens aux besoins.

Ce doit être le coté anti-organisationnel de Faun qui le met à considérer toute organisation comme de l'esclavage. Cependant, la nature cher aux primitivistes rend les individus esclaves de ses organisations naturelles. On doit manger, se loger, se protéger des prédateurs ou parasites (sous peine de mourir ou de s'affaiblir), se reproduire, etc. Ces organisation naturelles nous obligent donc à être esclaves de ces déterminations, et à pratiquer un minimum de travail.

Faun mange, se loge, se protège des prédateurs et parasites, etc. pour cela, si il refuse le travail salarié, il doit faire une activité de ramassage/récupération de déchets (ou voler), se loger dans un abri de fortune (ou squat), apprendre à se défendre contre ce qui lui nuit... ce qui nécessite un minimum de travail (activité permettant de répondre à un besoin). Le régime actuel est dans un système organisé sur le parasitisme du travail, en ses marges existent le parasitoidisme (parasite un parasite pour se développer) d'un coté et le commensalisme (se sert des excédents du parasitisme) de l'autre. Celui qui prétend ne pas travailler est, soit un commensal d'allocations d'État (qui est lié aux taxes/parasitages sur le travail salarié, dont parle chaz Bufe, et que Faun prend pour lui) , soit vit chez papa maman ou chez de bons amis, soit un commensal marginal de la société. Faun apparemment défend les commensaux marginaux (les "déviants" ? en quoi est ce une déviance ?) tels que les vagabonds, bohémiens, sauvages... et aussi les rebelles, renégats, hors la loi... hors ces derniers peuvent tout autant être prédateurs, parasites (ou -oides), commensaux, que mutualistes (sabaté) du travail. En anarchie, les commensaux existeront certainement et ils auront la liberté de s'organiser comme ils le voudront. Mais niveau nourriture ou habitat, puisqu'en anarchie cela sera plutôt rationalisé, les commensaux (vu le peu de place à l'indifférence et au nihilisme, et une valeur forte de solidarité, de liberté et d'égalité chez les anarchistes) auront la facilité de vivre en société (et de devenir mutualistes) et la difficulté de vivre en commensal, une association autonome de commensaux de leur part sera indispensable, et un minimum de travail devra se faire de leur part, mais les primitivistes commensaux n'ont rien contre le travail de cueillette ou de construction d'habitats, j'imagine. Ou alors, les commensaux primitivistes préfèrent le parasitisme qui leur permettent de vivre facilement (en déchetivores du fait de l'irrationalisme alimentaire - gaspillage- y existant, ou en squatteur, ou en allocataire d'État, idem), et de jouer les rebelles à peu de frais ?!

Le texte de Faun est une mise en valeur de ce qui est appelé l'"anarchisme style de vie". Ils se mettent dans une posture de rebelle "anti-". Anti-social donc en marge de la société, mais ne voit pas de société libre possible telle que défendue par les anarcho-syndicalistes, ni la société d'individus atomisés qu'il semble défendre (voir barbarie). Anti-travail mais profite des excédents du capitalisme, mais ne voit pas la possibilité de travail libre comme proposé par les anarcho-syndicalistes, ni que ses activités pour survivre sont du travail. Plutot que de mettre en valeur la volonté sociale de supprimer le travail salarié et tout travail inutile, ils stigmatisent un mot. Plutot que de mettre en valeur la volonté sociale d'une société libre et d'annihiler les sociétés autoritaires, ils stigmatisent le terme société (qui n'est juste que le reflet des rapports sociaux inter-individuels ; l'individu est unique, mais la société aussi est unique).

Mais le pire, c'est qu'entre barbarie et socialisme, Faun, et ses amis, semblent avoir choisis la barbarie rebelle. Des individus atomisés qui sont soit disant plus libres que n'importe qui d'autres, mais une liberté barbare, et comme disait proudhon : « Au point de vue barbare, liberté est synonyme d'isolement : celui-là est le plus libre dont l'action est la moins limitée par celle des autres. Au point de vue social, liberté et solidarité sont termes identiques : la liberté de chacun rencontrant dans la liberté d'autrui, non plus une limite mais une auxiliaire, l'homme le plus libre est celui qui a le plus de relations avec ses semblables. ».

Les stylistes de vie utilisent cette idée que "le personnel est politique" comme moyen d'attaquer ces opposants, et comme l'anarcho-syndicalisme est en opposition et l'antithèse aux stylistes esthétisant anticonformistes primitivistes, Faun l'attaque. A ce moment là, tout est bon, comme dans une guerre, le mensonge, les biais...

malgré tout, la médiocrité de ses méthodes et de ses critiques, et du reste, est démasqué.

Patrick Mérin.

Elisez personne !



Elisez personne.

Personne tiendra ses promesses électorales

Personne écoutera vos doléances

Personne aidera les pauvres et les sans emplois

Si personne est élu les choses seront meilleures pour chacun

Personne dit la
vérité


Qui est Personne ?

Qui est Personne ? Pourquoi élire personne ?

Personne est le candidat favori de toutes les élections...

il est le gagnant réél à toutes les élections. En effet, la majorité des inscrits ont choisi personne comme président, maire, député ou parti. Cependant, le systéme politique dominant ne respecte personne, ni les choix effectifs des inscrits.

personne est la voix des sans voix.
Personne comprend l'abstentionnisme et les abstentionnistes, personne doit être élu.

Personne comprend que personne ne veuille élire un nouveau candidat.

Car Personne est meilleur que personne d'autre.
personne aux isoloirs !
personne au pouvoir !

à l'heure des éléctions, Elisez personne
Pour une élection utile, pour une majorité réelle, Elisez personne, personne, personne, personne!
Personne te donnera du travail, personne te comprendra
personne te fournira un logement digne et une bonne santé.

Et si rien de cela n'arrive, tu dois persévérer
On ne peut pas dire que c'est la faute à personne
personne va t'aider
personne est meilleur que personne, personne!

Personne attaquera les banquiers et donnera l'égalité à tou.te.s
personne en finira avec la corruption.
Personne protégera l'environnement
personne va te dispenser du service social ou du service militaire.

Et si rien de cela n'arrive tu dois persévérer
On ne peut pas dire que c'est la faute à personne
personne va t'aider
personne n'est meilleur que personne, personne!

Si c'est les élections, élisez personne ! Personne veut la révolution !

et pourquoi ?
car la révolution géne les ambitions électorales personnelles...
et ça arrange personne.

Programme :


Personne expose plusieurs points essentiels dans son programme

  • personne en veut plus...
  • personne veut plus d'injustice.
  • personne veut plus d'argent.
  • personne veut plus de temps libre.
  • personne veut plus de repos.
  • personne veut plus d'impots.
  • personne veut plus de sécurité.
  • personne veut plus de police.
  • personne veut plus de chomage.
  • personne veut plus de misére.
  • personne veut plus de crimes.
  • personne veut plus de violence.
  • personne veut plus de pouvoir.
  • personne veut plus d'autorité.
  • personne veut plus de hiérarchie.
  • personne veut plus d'égalité.
  • personne veut plus de liberté.
  • personne veut plus de prisons.
  • personne veut plus de religions.
  • personne veut plus de travail.
  • personne veut plus de propriété.
  • personne veut plus d'Etat.
  • personne veut plus d'exploitation.
  • Personne veut plus de répression.
  • Personne veut plus de respect pour la loi.
  • Personne veut plus d oppression.
  • Personne veut plus de communication.
  • Personne veut plus de nucléaire.
  • Personne veut plus d'OGM.
  • Personne veut plus d'éolien.
  • Personne veut plus de panneaux solaires.
  • Personne veut plus de manipulation.
  • Personne veut plus de propagande.
  • Personne veut plus d'isolement.
  • Personne veut plus d'amour.
  • personne veut plus de mensonges.
  • personne veut plus de discours.
  • personne veut plus d actes.
  • personne veut plus de parlementeurs.
  • personne veut plus de spectacle.
  • personne veut plus de partage.
  • personne veut plus de barbarie.

  • Campagne publicitaire :













    Résultat de campagnes :


    http://votepersonne.free.fr/txt/resultats.html

    parasitismes et autres modes ...

    Le parasitisme est un thème vaste, aussi bien non humain qu'humain, biologique, social, économique, politique... ce site va tenter d'avoir une approche globale du parasitisme existant dans l'espèce humaine...

    l'humanité est traversé par des tendances biologique, social, économique, politique pouvant tendre vers le parasitisme, mais pas seulement, elle peut tendre vers le prédatisme, le commensalisme, le mutualisme ou le symbiotisme... notre systéme prédominant actuellement, et la société, tend vers le parasitisme, mais use parfois de la prédation, du commensalisme... bien qu'il sera question, le centre d'attention sera le parasitisme. 

    parasitisme humain

    Le parasitisme humain est cette tendance à vivre aux dépend des autres, au dépend d'hôtes humain. Il peut se renforcer (et affaiblir son hôte) en pompant le travail, la voix et la vie de son hôte. Tout naturellement, afin de retrouver sa liberté, l'hôte tente de se débarrasser du parasite, mais ce dernier est constitué d'organes faisant le nécessaire pour soumettre, de gré ou de force, l'hôte sous son autorité. Il peut notamment utiliser des médias pour suggérer à l'hôte que sa relation de dépendance envers le parasite est normale. L'acceptation de cette dépendance de l'hôte s'exprime sous diverses formes, dont le sacrifice au travail, les cérémonies spectaculaires, les priéres en isoloirs...

    Les parasites sont connus sous diverses dénominations, tels que patrons, capitalistes, représentants, politiciens, gestionnaires, économistes, avocats, juges, religieux, militaires, policiers, *cratistes, etc...

    Les hôtes sont généralement connus comme employés, prolétaires, électeur, citoyen, jugé, esclave, victime, etc...

    Election parasitaire et action antiparasitaire

    le parasite a pris divers prétextes pour s'imposer... Aujourd'hui, pour la facilité, il a pris le prétexte démocratique.

    Il demande à son hôte de devenir un électeur collaborateur et de choisir formellement un élu parasite parmi les concurrents (de gauche à droite sans oublier les centres et extrêmes), ceci permettant la continuation du parasitage légal. Devant une telle énergie de la part du parasite à imposer une servitude volontaire, de nombreux hôtes résistent à ce volontarisme de manière passive (par dépit) ou active (par conscience), et ceci par un acte d'abstention antiparasitaire...

    Evidemment le parasite avec toutes les voix accumulées peut porter la voix médiatique et affirmer tranquillement que ceux qui ne votent pas sont des pêcheurs à la ligne ou des je-m'en-foutistes, ce qui est en parti vrai, mais ce sont ses actes de parasitages qui ont créés cet abstentionnisme passif, dégouts ou désintéressé, pour cette farce électorale sans surprise, et qui en améne de plus en plus à agir consciemment et positivement contre lui, par un acte d'abstention active.

    Le mouvement d'abstention active vise à refaire prendre conscience aux hôtes de la nuisance du parasitage politique, économique et social existant à leurs dépends... le tout étant de ne plus donner nos voix, ni nos travaux, ni nos vies aux parasites de tous poils... Pour enlever le parasite sur nos vies, il faut alors commencer par nier sa nécessité, et amoindrir son pouvoir... boycotter les élections tout en créant la perspective libératrice vers des moyens de décision par mandats impératifs et par fédéralisme. Lui enlever la possibilité de voler, d'exploiter et de capitaliser notre travail, en créant des coopératives sociales, et en socialisant et en autogérant nos moyens d'existence sans lui, sans capitalisme. Il est un fait que seul un rapport de force social antiparasitaire puissant, ou une révolution sociale antiparasitaire, pourrait en finir avec cette société devenue moribonde de par l'omniprésence du parasite...

    Le parasitisme opprime, l'anti-parasitisme libére...

    Rester Hôte ou être/devenir Libre, Il faut choisir !

    l'hôtisme, culture de soumission exportée du parasitisme

    Au sein du systême parasite existe la culture parasitique réservé aux membres parasites, et une autre culture créé par le parasitisme et spécifiquement destiné aux hôtes, une culture hotiste justifiant la division et la domination du parasite sur l'hôte. toutes manifestations du parasitisme acceptées et justifiées par un hôte sont des symptômes de l'hotisme.

    être un travailleur volé par un capitaliste, être un citoyen rendu muet suite à une élection, être un être humain dépossédé de sa vie par le spectacle sont des situations créés par et pour le parasitisme posant ses conditions.

    parfois la culture exporté du parasite à l'hôte ne prend pas sur certains jeunes individus, ou cesse de l'être, le milieu hotiste ou le parasitisme, implicite et prégnant dans la culture hotiste, n'ayant plus une influence suffisante pour les conditionner. Les médias parasites et l'école parasites se réadaptent alors aux nouveaux besoins de reconditionnement des hôtes. l'usage du double discours sophistiqué donnant légitimité aux parasites et la peur aux hôtes est une nécessité pour que les hôtes se dévouent pour les parasites.

    L'hotisme est semblable à la morale esclavagiste considérant et justifiant qu'il y a toujours eu des riches et des pauvres, des dominants et des dominés, morale évidemment destiné aux hôtes pour garder le statu quo social.

    entre lutte révolutionnaire et autodéfense contre le parasitisme

    une révolution sociale éclatant a la face des parasites amenera certainement une reaction forte. Du fait que son existence est menacé, il est possible que le parasite réagisse et envoye certainement ses moyens répressifs légaux mediatique ou militaires pour se réapproprier les zones libérées afin de pouvoir continuer à vivre en parasite (politique, économique, social, ...). Selon l'expérience positive réalisé dans les zones libérées donnant un appui populaire, cela créera un front ou des points de guerillas menant à l'effondrement et l'anéantissement de la contre-attaque légale ou militaire du parasite et de sa vie... mais la guerre est une chose difficile. se battre contre le systeme parasite amenera au sein de la guerre sociale, des anciens hotes voulant faire la paix avec le parasite pour pouvoir sauvegarder la zone libere. mais cette paix, ce statu quo, est une illusion qui pourrait perdre cette zone du fait qu en acceptant cette paix la guerre s est insinue au sein de la zone libere, entre ceux desirant la continuation de la guerre et les autres voulant la paix... evidemment, une telle guerre necessiterait que les autres parasite nationaux fussent mis a terre par les ex hotes pour ainsi federer les zones liberees... et eviter l isolement.

    le parasitisme sous la revolution francaise

    ils crurent qu'en coupant la tête, ils l'élimineraient, ce fut une erreur, celui-ci avait de la ressource, la forme de la tête changea et il parla une nouvelle langue pour tromper les anciens et les nouveaux.

    Le parasitisme et les autres modes relationnels

    Il existe donc divers milieux où le parasitisme se développe. Dans le milieu politique, le milieu économique, en milieu social, et autres...
    Des outils sont liés à ces milieux...

  • Parasitisme politique : Partis politiques, Parlement, Etat, Armée, Police, ...
  • Parasitisme économique : Syndicats, Prudhommes, Capital, Salariat, Financier, ...
  • Parasitisme social : Médias, Eglises, Universités, ...
  • Michel Onfray et son capitalisme "libertaire" à gestion Étatique

    --> le libertarien individualiste hédoniste capitaliste de gauche

    Suite à ses prises de positions étonnantes, dont son soutien aux éléctions à des trotskystes ou à la gauche de gauche, ses audes à différentes personnalités autoritaires (dont Blanqui et Le général de Gaulle), son mépris des anarchistes (qui pensent différemment de lui ; donc ce sont des "sectaires", etc.), des propositions de capitalisme "libertaire" (sic).

    Voici, des extraits retranscris d'une entrevue faite à Michel Onfray , sur ce dernier sujet, par une partie de l'équipe "pas de quartier" (qui ne contredira aucunement leur invité) de radio libertaire et diffusé le 03 février 2004, sur des sujets divers dont la question économique. Le lecteur pourra remarquer les nombreuses incohérences ou de la prétendue réalité vue de par la tour d'ivoire de cet auteur, ou de la méconnaissance du libéralisme.

    De par ces extraits, on peut comprendre que M. Onfray propose un capitalisme "libertaire" (sic), et puisque gauche et libertaire semble équivalent aux yeux de Onfray, on peut en déduire que le capitalisme serait géré de manière libertaire par un gouvernement de gauche. Certains auront fait le rapport entre les propos de Onfray et des diverses sectes trotskystes (dont on connait déjà la gestion Étatique du capitalisme en URSS, étape supposé transitoire du socialisme... et dont on sait les résultats) tentant de récupérer la sympathie du mouvement libertaire, pour une "social-démocratie libertaire".

    Il est à noter également que le capitalisme "libertaire" sonne un peu comme libéral-"libertaire", terme entendu pour d'autres individus (d.c-b) de la même lignée. Un mouvement anglo-américain se référencant fallacieusement à l'anarchisme individualiste, se définit d'"anarcho"-capitaliste, et pose cette même base économique. La propriété privée des moyens de production n'est pas le seul et unique critére définissant le capitalisme, la division en classes en est une autre (l'État étant une concrétisation de la division dirigeant/dirigé gérant/géré, etc) ; Il est intéressant d'ailleurs de constater dans les extraits, qu'Onfray propose "un systéme de taxe, de fiscalité, de barriére douaniére", en soit un gouvernement territorial gérant la propriété privée territoriale (l'État, tel chomsky, ne serait il plus le problème du prétendu anarchiste ?).

    Extraits :

    "pour une réforme post chrétienne. [...] La révolution de 68 a été une révolution réussie car ça a été une révolution libertaire ; les hommes et les femmes se sont parlés autrement, les profs et les éléves pareils, les supérieurs et les inférieurs hiérarchiques idem [...] La déstruction d'un certain nombre de valeur consubstantielle à mai 68, que sont l'autorité, l'ordre, la hiérarchie, la tyrannie, la dictature, le principe de droit divin pour le patron, toutes ces choses là ont disparues et c'est parfait. [...] en revanche ce qui nous a manqué, ce sont des valeurs de substitutions [...] ce n'etait pas une bonne idée par exemple de considérer que l'histoire, les dates, ce n'est pas trés important et que la chronologie il fallait oublier tout ça ; ce qui fait qu'on a aujourd'hui des gamins sans mémoire, sans technique pour déssiner, qui ne savent pas écrire ou qui ne savent pas penser, et on a fabriqué une éspéce de nihilisme qui est assez dangereux [...] et à gauche sous pretexte de pratiques alternatives, on a pataugé un peu, et on a pas fait ce qu'il y avait de mieux à faire [...] L'éspéce de nihilisme qui a suivi mai 68 n'est pas forcément ce qu'il y a de mieux, et il serait bon, aujourd'hui, qu'on puisse refabriquer des valeurs, une valeur n'étant pas obligatoirement réac [...] Je crois pas que ce soit nécessaire de refaire de l'autorité de refaire de l'ordre, mais il faut refaire du sens, ça suppose une éthique, des valeurs post-chrétiennes [...] Je crois que la droite n'a jamais supporté les avancées de la gauche, 1789, la commune, le front populaire, là on est dans une période de punition [...] Quand selliére dit "il faut siffler la fin de la récréation", quel mépris, quel mépris... parce que les ouvriers auraient eus quelques heures de moins dans leurs semaines de travail [...] La gauche qui est dans l'opposition ne se structure pas là dessus non plus, il y a un silence de la gauche sur ces questions qui est assourdissant, la gauche referait un programme vraiment de gauche susceptible de mobiliser les altermondialistes, les gens qui votent à l'extréme gauche, les déçus de la politique, il y aurait la possibilité de revenir à une politique digne de ce nom, si on retravaillait justement sur ces questions post-chrétiennes, sur ces questions de liberté, d'égalité, de fraternité, sur la question du rapport au travail [...] Pourquoi la gauche n'écoute pas ces proposition là ? Pourquoi la gauche n'a pas de proposition sur la question de la bioéthique qui seraient des propositions de bioéthique libertaire, pourquoi, etc, etc... à mon avis il y a des idées à gauche, des idées qui permettrait de parachever mai 68, et elles ne sont pas prises en charges, prises en comptes par la gauche de gouvernement qui est globalement une gauche libérale. [...] La gestion libérale du pouvoir, que ce soit des libéraux de droite ou des libéraux de gauche, c'est la même gestion, donc il y a des gestions anti-libérales qui à mon avis ne sont pas des gestions anti-capitalistes, parce que le le capitalisme n'est pas le libéralisme, c'est pas la même chose, et qui mériterait aujourd'hui qu'on s'y arrête, la formulation d'idées post-chrétiennes ou de valeurs post-chrétiennes ou d'une gauche post-chrétiennes, ça reste d'actualité. [...]
        J'avais un chapitre sur l'économie, j'avais même parlé de l'économisme, en disant que c'est une religion ; et comme un certain nombre de religions, on a droit d'être athée, mais il faudrait être docteur en théologie pour pouvoir être athée. En économie c'est pareil, on aurait le droit d'être contre le libéralisme, mais il faudrait avoir un diplôme de harvard ou avoir un BAC+8 en économie, alors que ce n'est pas une science exacte, ce n'est tellement pas une science exacte que ce n'est même pas une science, l'économie. Et la politique s'est trouvé dilué dans l'économique aujourd'hui [...] à l'évidence quand on reste dans un systéme, l'alternative à ce systéme n'est pas pensable. C'est une éspéce de paradoxe que nous proposent les libéraux, qui nous disent que le libéralisme est l'horizon indépassable. Si on considére qu'il est indépassable, alors à l'évidence il ne sera jamais dépassé, si en revanche on considére qu'il est dépassable et qu'on peut le dépasser avec un certains nombre de pratiques, de techniques, et là j'en appelle pour le coup à un travail en commun avec les économistes, parce que je ne le suis pas, mais je dis simplement que, il y a des possibilitées aujourd'hui, d'abord en distinguant capitalisme et libéralisme, je crois qu'il y a une grande erreur à croire que c'est la même chose. Quand je vois les altermondialistes qui veulent en finir avec le capitalisme, d'accord mais pour faire quoi ? quel mode de production peut on mettre en place qui serait vraiment alternatif au capitalisme ? Donc le capitalisme c'est la propriété privée des moyens de productions, le libéralisme c'est la possibilité dans le capitalisme de faire ce qu'on veut, comme on veut, quand on veut. Moi je suis un anti-libéral absolu. En revanche moi, je ne suis pas anti-capitaliste, car le capitalisme c'est la possibilité de créer des richesses avec des gens qui possédent, qui investissent.. alors je ne vois pas d'alternative à ça... ou alors qu'on me le dise ! si il y a quelque chose de franchement alternatif, je suis preneur. Comment on fait quand on veut en finir avec le capitalisme ? on va abolir le capital comme ça ? en faisant une loi en disant le capital est aboli... non le capitalisme est pas né un jour, il est consubstantiel aux échanges, c'est comme ça depuis le début, depuis l'origine. [...] Si on me dit aujourd'hui "on peut changer/supprimer le capitalisme", alors je suis preneur. Moi, je pense que le capitalisme a des modalités d'existence, et que même à l'époque soviétique, ce qui passait pour du socialisme, c'était du capitalisme socialiste (une des modalitées du capitalisme). [...] Faisons quelque chose qui va paraitre un peu d'extravangant, un capitalisme libertaire, et si une modalité est possible au capitalisme et qu'il est libertaire, définissons le, ce pas seulement ce qu'on appele en rhétorique un oxymore, deux termes qui s'opposent absolument, capitalisme et libertaire, moi je pense que c'est tout à fait possible dans la mesure où on considére, dans un capitalisme libertaire, que la répartition des richesses et des biens est soumise à un principe d'égalité, à un principe libertaire, c'est à dire on donne à ceux qui ont besoins, on redistribue, on fait des caisses, on a une fiscalité qui permet d'aller vers les plus pauvres, vers les plus modestes, vers les plus démunis, etc. à l'évidence c'est à repenser, c'est une piste que je donne et qu'il faudrait repenser avec des économistes qui seraient capables de montrer comment on peut avec un systéme de taxe de fiscalité de barriére douaniére, de gestion communale, communaliste, d'autogestion, de mutualité proudhonienne par exemple, comment on peut gérer le capitalisme de maniére libertaire.
        Le capitalisme libéral n'est pas l'horizon indépassable de notre époque, ce qui est indépassable, me semble-t-il, c'est le capitalisme, en revanche ce qui me semble dépassable, c'est la modalité que le capitalisme prend dans les périodes qui sont les siennes . Il y a eu un capitalisme féodal, tribal et primitif, industriel, postindustriel, ruraux (dans la chine d'aujourd'hui), je crois qu'on peut trés bien envisager des capitalismes libertaires. Il me semble par exemple que les syndicats de consommateurs pourraient trés bien fonctionner avec des appels au boycott sur un certain nombre de produits, ou en considérant qu'on peut aller sur des produits estampillés parce que des conditions plus défendables. travail d'adultes et pas d'enfants, travail d'adultes qui seront défendus socialement et non pas des gens qu'on aura à exploiter dans un filiére asiatique ou nord africaine, etc , l'économie équitable toutes ces choses là me semblent défendables. On pourrait considérer que toutes ces choses là pourraient faire partie de ce qu'on pourrait appeler un capitalisme libertaire, d'une gestion libertaire du capitalisme."

    Anarchisme

    L'anarchisme[1] est une philosophie qui appelle à la réalisation (par la lutte anti-autoritaire et l'association) d'une société libertaire et égalitaire, et qui prône l'abolition de l'institution de la hiérarchie et de l'autorité.

    Sommaire

    Étymologie et usages

    Le terme anarchisme est issu du grec ancien anarkhia.

    « An » est la marque du privatif (sans - privé de - absence de, ...).
    « arkhê » définit ce qui se rapporte à l'autorité, au "pouvoir sur" et au rapport social de domination "commandement / obéissance", à la hiérarchie.
    « isme » désigne une philosophie.

    On peut le résumer comme« philosophie prônant l'absence d'autorité ».

    Étymologiquement, l’anarchie peut également être expliquée comme l'absence de tout principe premier/transcendantal, de toute cause supérieure et unique (Dieu, Nature, Loi, Droit, Nation, Peuple, Société, Individu...). L'anarchisme est donc aussi une philosophie, une manière immanente d'être au monde, sans intermédiaire de principe premier.

    Parfois, le mot anarchie est utilisé pour décrire le chaos, le désordre, les guerres civiles. Et de ce fait, les partisans de l'anarchie, les anarchistes, sont parfois confondus et résumés comme étant uniquement des destructeurs de l'ordre, ou des créateurs de désordre. Cependant, bien que les termes de chaos, d'ordre ou de désordre, et de guerre civile, aient des significations relatives, de telles situations correspondraient parfois plutôt à un état d'anomie, c'est-à-dire une situation de "désordre" créé par l'autorité.

    Pour éviter une mauvaise compréhension des idées anarchistes, par la confusion entretenue entre anarchie et anomie[2], les anarchistes utilisent parfois le terme d'« acratie » [3] ou du terme libertaire[4], comme synonymes d'anarchiste.

    Les anarchistes ne prônent donc absolument pas l'absence d'ordre[5], de règles et de structures organisées, mais un ordre libre, organisé et multiple, sans déterminisme autoritaire, sans autorité hiérarchique...

    L'anarchisme exprime, en soi, une valeur positive (le refus de l'autorité[6]), alors que libertaire exprime une autre valeur positive (appel à la liberté[7]). L'un et l'autre sont complémentaires. Faire une différence entre anarchisme et libertaire (ou libertarisme[8]) est devenu un non-sens historique.

    Philosophie

    Depuis les débuts de l'humanité, de nombreuses manifestations des idées libertaires prendront forme, à travers l'action de différents groupes et individus. Cependant, les premières manifestations modernes de l'anarchisme (en tant que philosophie) sont généralement présentées comme commençant aux alentours de la révolution française[9] par des individus souvent considérés comme des Précurseurs de l'anarchisme. La publication, en 1840, du livre "qu'est ce que la propriété ?" de Proudhon[10], marquera la naissance, par un premier pas, d'un positionnement anarchiste :

    « - Qu'êtes vous donc ? - Je suis anarchiste. [...] quoique très ami de l'ordre, je suis dans toute la force du terme, anarchiste. »[11]

    Dans les œuvres suivantes, Proudhon initiera des idées thématiques (fédéralisme, autogestion, mutualisme etc.) qui influenceront le développement ultérieur de l'ensemble de l'anarchisme.

    La philosophie anarchiste "nous enseigne que nous pouvons vivre dans une société libérée de toute contrainte"[12]. Les rapports sociaux autoritaires (commandement / obéissance[13]), qui sont, de fait, aliénants, oppressifs, nuisibles, générateurs de désordre, et qui entravent inutilement les libertés et initiatives individuelles et collectives[14], tant au niveau politique[15], économique[16] et social seraient également amenés à disparaître :

    « Selon nous, tout ce qui tend à détruire l'oppression économique et politique, tout ce qui sert à élever le niveau moral et intellectuel des hommes, à leur donner conscience de leurs droits et de leurs forces et à les persuader d'en faire usage eux-mêmes, tout ce qui provoque la haine contre l'oppression et suscite l'amour entre les hommes, nous approche de notre but et est, donc, un bien, sujet à un calcul quantitatif afin d'obtenir, avec une force donnée, le maximum d'effet positif »[17]

    On retrouve, dans l'anarchie, une recherche et une volonté de liberté, de bien-être, d'harmonie et d'émancipation individuelle et sociale :

    « Nous désirons la liberté et le bien-être de tous les hommes, de tous les hommes sans exception. Nous voulons que chaque être humain puisse se développer et vivre le plus heureusement possible. Et nous croyons que cette liberté et ce bien-être ne pourront être donnés ni par un homme ni par un parti, mais tous devront en découvrir en eux-mêmes les conditions, et les conquérir. Nous considérons que seule la plus complète application du principe de la solidarité peut détruire la lutte, l'oppression et l'exploitation, et la solidarité ne peut naître que du libre accord, de l'harmonisation spontanée et voulue des intéressés » [17].

    Dans cette perspective d'émancipation vers une société libertaire, les sociétés et institutions autoritaires, caractérisées par l'injustice sociale, sont à abolir :

    « États, Constitutions, Églises, etc., se sont toujours évanouis dès que l'individu a levé la tête, car l'individu est l'ennemi irréconciliable de tout ce qui tend à submerger sa volonté sous une volonté générale, de tout lien, c'est-à-dire de toute chaîne »[18]

    Le passage à l'anarchie implique alors une évolution sociale par diverses réalisations émancipatrices ou/et une rupture radicale avec l'ordre autoritaire, ceci par une révolution sociale :

    « La révolution sociale est une route à parcourir [...] Elle ne pourra s'arrêter que lorsqu'elle aura accompli sa course et aura atteint le but à conquérir : l'Individu libre dans l'humanité libre »[19]

    Au delà de ces positions et luttes anti-autoritaires, les anarchistes projettent l'organisation[20] d'une société fédéraliste et autogestionnaire, dans laquelle la liberté économique, politique et sociale permettrait à chacun(e) de réaliser pleinement sa souveraineté individuelle.

    Liberté et solidarité

    Comme a pu l'exposer Bakounine dans ses œuvres, la liberté que défendent les anarchistes, est avant tout une relation sociale solidaire[21], évolutive et volontariste, menant petit à petit, vers une plus grande liberté des individus au sein d'une société[22] en émancipation :

    « Je ne suis vraiment libre que lorsque tous les êtres humains qui m'entourent, hommes ou femmes, sont également libres. La liberté d'autrui, loin d'être une limite ou une négation de ma liberté, en est au contraire la condition nécessaire et la confirmation. Je ne deviens vraiment libre que par la liberté des autres, de sorte que, plus nombreux sont les hommes libres qui m'entourent, et plus étendue et plus large est leur liberté, plus étendue et plus profonde devient la mienne. C'est au contraire l'esclavage des autres qui pose une barrière à ma liberté, ou, ce qui revient au même, c'est leur bestialité qui est une négation de mon humanité parce que, encore une fois, je ne puis me dire libre vraiment que lorsque ma liberté, ou ce qui veut dire la même chose, lorsque ma dignité d'homme, mon droit humain, qui consiste à n'obéir à aucun homme et à ne déterminer mes actes que conformément à mes convictions propres, réfléchit par la conscience également libre de tous, me reviennent confirmés par l'assentiment de tout le monde. Ma liberté personnelle ainsi confirmée par la liberté de tous s'étend à l'infini. »[23].

    Les anarchistes, rejetant la liberté bourgeoise et/ou atomiste[24], ou, la solidarité particulariste ou communautariste, revendiquent cependant et absolument la liberté solidaire, la liberté sociale ou la solidarité libertaire :

    « Au point de vue barbare, liberté est synonyme d'isolement : celui-là est le plus libre dont l'action est la moins limitée par celle des autres. Au point de vue social, liberté et solidarité sont termes identiques : la liberté de chacun rencontrant dans la liberté d'autrui, non plus une limite mais une auxiliaire, l'homme le plus libre est celui qui a le plus de relations avec ses semblables. »[25].

    Proudhon rajoutera et précisera ainsi cette question :

    « Il ne s’agit pas de supprimer la liberté individuelle mais de la socialiser »[réf. souhaitée].

    Bakounine considère également que pour instaurer un régime de liberté et éviter des régimes d'autorité, la liberté doit se socialiser :

    « la liberté sans le socialisme conduit à des privilèges et à l'injustice ; le socialisme sans la liberté conduit à l'esclavage et à la brutalité »[26].

    L'anarchisme, de par ses principaux penseurs, oscillera constamment, avec certaines variations et harmonies, entre liberté individuelle et collective, ce qui sera alors nommé du socialisme libertaire, équivalent en fait à anarchisme. La sensibilité individuelle/sociale fait que :

    « L'anarchiste est, selon le cas, plus individualiste que sociétaire ou plus sociétaire qu'individualiste [...] [cependant] on ne peut concevoir un libertaire qui ne soit pas individualiste » [27]

    Néanmoins, tout individualiste n'est pas, en soi, anarchiste :

    « Tous les anarchistes, à quelque tendance qu'ils appartiennent, sont d'une certaine façon des individualistes. Mais la réciproque est loin d'être vraie : tous les individualistes ne sont pas, tant s'en faut, des anarchistes. »[28]

    Et comme tout socialiste n'est pas, en soi, anarchiste :

    le socialisme autoritaire pour qui « en général, la réglementation a été la passion commune de tous les socialistes d'avant 1848, moins un seul : Cabet, Louis Blanc, Fouriéristes, saint simoniens, tous avaient la passion d'endoctriner et d'organiser l'avenir, tous ont été plus ou moins autoritaires. Mais voici que Proudhon parut : et dans le fait et d'instinct cent fois plus révolutionnaire que ces socialistes doctrinaires et bourgeois, il s'arma d'une critique aussi profonde et pénétrante qu'impitoyable, pour détruire tous leurs systèmes. Opposant la liberté à l'autorité, contre ces socialistes d'État, il se proclama hardiment anarchiste »[26].

    Max Stirner dans son ouvrage "L'unique et sa propriété"[29] se dressera contre toutes les doctrines, tous les dogmes, toutes les idées [30] qui exigent le sacrifice de l'individu à une cause prétendument supérieure à lui-même. Cet ouvrage influencera en partie la philosophie sociale de l'anarchisme, au début du XXe siècle :

    « Stirner a réhabilité l'individu à une époque où, sur le plan philosophique, dominait l'anti-individualisme hégélien et où, sur le plan de la critique sociale, les méfaits de l'égoïsme bourgeois avaient conduit la plupart des réformateurs à mettre l'accent sur son contraire : le mot "socialisme" n'est-il pas né comme antonyme d'"individualisme" ? Stirner exalte la valeur intrinsèque de l'individu « unique », c'est-à-dire à nul autre pareil, tiré par la nature à un seul exemplaire »[27].

    Pour les anarchistes, tout part de l'individu et tout doit lui revenir. L'individu est au centre de la société, il fait partie de cette association et (ou) en est le co-créateur contractuel ; Comme l'énonçait Proudhon :

    « Plus d'autorité, cela veut dire [...] accord de l'intérêt de chacun avec l'intérêt de tous, identité de la souveraineté collective et de la souveraineté individuelle »[31] et « comme l'individualisme est le fait primordial de l'humanité, l'association en est le terme complémentaire »[32].

    Cohérence entre les moyens et les fins

    La cohérence entre les moyens et les fins est un concept révolutionnaire, pour lequel les moyens utilisés doivent atteindre un certain but, et devraient fonder (et non contredire) la fin elle-même. C'est un concept largement appliqué dans l'anarchisme, correspondant à une praxis anarchiste.

    Un principe distinguant l'anarchisme du pseudo-anarchisme est la cohérence entre les moyens et les fins. Si l'anarchisme est destiné à favoriser la recherche d'une vie loin des principes autoritaires (but), alors la façon de faire (les moyens) doit être sans principes autoritaires. par exemple, l'avant gardisme, le centralisme politique, le représentativisme est rejeté, car on ne veut pas d'une société hiérarchisé entre ceux qui seraient porteurs de la vérité ou qui auraient un role décisionnaire, ou de représentativité. donc un "avant gardiste" ou un partisan du "centralisme politique" ou un "représentativiste" n'est pas anarchiste. un défenseur de concepts autoritaire tels que le nationalisme, le capitalisme ne peuvent etre considérés comme anarchistes.

    La cohérence entre moyens et fins peuvent faire partie d'un parcours historique d'apprentissage chez les libertaires pour devenir de véritables anarchistes. Ou vu autrement, comme un processus personnel/collectif d'apprentissage anarchiste.

    C'est un principe qui appele les libertaires et anarchistes à être pratiqué dans votre vie quotidienne pour aider à l'avénement de l'anarchie.

    Révolte et Lutte Anti-Autoritaire

    À travers l'histoire du mouvement libertaire, les anarchistes permettront le développement des pratiques libertaires au travers de la diffusion de sa presse et de sa littérature subversive (Proudhon, Bakounine, ...)[33], de par leurs activités de résistance directe, de révoltes et de luttes au sein de la société :

    « L'homme s'est émancipé, il s'est séparé de l'animalité et s'est constitué comme homme ; il a commencé son histoire et son développement proprement humain par un acte de désobéissance et de science, c'est-à-dire par la révolte et par la pensée » [34]

    L'implantation locale du mouvement au sein des divers lieux de lutte (localités ou entreprises), ou de vie, se fera en parallèle. Cette révolte contre l'injustice sociale que produisent les régimes d'autorité, est profondément ancrée chez les anarchistes :

    « L'anarchisme est né d'une révolte morale contre l'injustice sociale »[17].

    Elle les conduira à lutter, par l'entraide ou en solidarité, contre ces régimes, et pour l'avènement d'une société libertaire où la justice sociale[35] serait mise en application :

    « Lorsque nous combattons la société actuelle, nous opposons, à la morale bourgeoise individualiste, la morale de la lutte et de la solidarité, et nous cherchons à établir des institutions qui correspondent à notre conception des rapports entre les hommes »[36]

    C'est pourquoi les anarchistes proposent l'abolition de ce système autoritaire, en commençant par l'usage de différents moyens de luttes[37] permettant de l'affaiblir, et de manière inversement proportionnel, de solidariser les révoltés[38].

    Résistance et Action Directe

    La résistance passive à l'autorité se fait naturellement au sein des sociétés autoritaires (de manière volontaire ou spontané), les individus traînent des pieds, ils font de l'obstruction au sein de leur lieu de travail (baisse d'activité, arrêts maladies, etc...), ils oublient de participer aux affaires décrétées par l'État, etc. Les anarchistes pensent que toutes ces résistances passives du quotidien pourraient devenir une résistance consciente et active, pouvant ainsi alors mener à des Action directes affaiblissant l'autorité et permettant la réalisation de la volonté réelle (liberté politique, économique et sociale) des individus et des associations là où ils se trouvent. par exemple au sein du lieu du travail :

    action directe « [Cela] veut dire action des ouvriers eux-mêmes, c'est-à-dire action directement exercée par les intéressés. C'est le travailleur qui accomplit lui-même son effort ; il l'exerce personnellement sur les puissances qui le dominent, pour obtenir d'elles les avantages réclamés. Par l'action directe, l'ouvrier crée lui-même sa lutte ; c'est lui qui la conduit, décidé à ne pas s'en rapporter à d'autres qu'à lui-même du soin de le libérer »[39].

    La résistance à l'oppression est une constante chez les anarchistes. Que l'oppression soit politique, économique ou morale, les anarchistes se refusent à toute capitulation devant ces autorités :

    « tout anarchiste [...] comprend les fatalités économiques qui obligent aujourd'hui l'homme à lutter contre l'homme [...] Mais [...] sans la révolte de l'individu, s'associant à d'autres individus révoltés pour résister au milieu et chercher à le transformer, ce milieu ne changerait jamais. »[36].

    les organisations nées de la collaboration entre individus et susceptibles de tenir les institutions autoritaires, tels l'État[40], le Capital et l'Église en échec, sont considérées avec bienveillance, pour autant évidemment qu'elles ne participent pas à une nouvelle oppression.

    Le mouvement anarchiste développera au sein de la société de nombreuses associations permettant l'union de toutes ces résistances. Des Causeries populaires ou des bourses du travail seront organisées comme lieu de débat et de diffusion de la culture alternative, et comme moyen d'organiser la lutte ouvrière. Des Squats et des Colonies libertaires (Cecilia, Aiglemont, Vaux, St-Maur, Cempuis ...) se développeront également comme lieu de vie alternative, en marge de la société autoritaire, ou comme une contre-société. Les École modernes (école de la ruche, l'Escuela Moderna de Ferrer en Espagne, l'École moderne à New-York par Berkman et plusieurs autres, ...) seront créées afin de développer l'expérience d'une éducation libertaire. Les coopératives (Cosme, ...) comme lieu d'organisation des échanges alimentaires, etc.

    Résistance sociale

    L'autorité morale étant un support pour que les autorités économiques et politiques puissent s'organiser, la praxis libertaire se développera au sein de ces sociétés afin de combattre ces relais moralisants de l'autorité. les médias étant aujourd'hui le relais le plus présent...

    Pour la mouvance anarchiste, la religion (et son dieu) est une idée relais de l'autorité, et doit être anéantie :

    « Du moment que Dieu, l'Être parfait et suprême, se pose vis-à-vis de l'humanité, les intermédiaires divins, les élus, les inspirés de Dieu sortent de terre pour éclairer, pour diriger et pour gouverner en son nom l'espèce humaine (...) l'idée de Dieu implique l'abdication de la raison et de la justice humaines, elle est la négation la plus décisive de l'humaine liberté et aboutit nécessairement à l'esclavage des hommes, tant en théorie qu'en pratique. [...] Si Dieu est, l'homme est esclave ; or l'homme peut, doit être libre, donc Dieu n'existe pas. »[23].

    Les anarchistes seront généralement Athées, et de farouches anticléricaux. Cet athéisme et cet anticléricalisme leur seront tellement reconnus que la devise "Ni Dieu Ni Maître" leur sera attribuée[41].

    Depuis que Dieu et ses saints sont tombés largement aux oubliettes, la nation est devenue l'idée moralisatrice et mystificatrice, remplaçant Dieu, qu'entretient l'État Moderne[42] pour s'assurer un appui dans la population. Les anarchistes dénoncent cette mystification de l'unité, cachant par cela une volonté interclassiste de gommer les différences sociales derrière une idée de nation "une et indivisible", c'est ce qui arrivera dans les démocraties libérales et avec force caricaturale, en Italie fasciste ou en divers pays capitalistes (d'État) :

    « [le principe de la nation], principe ambigu, plein d'hypocrisie et de pièges, principe d'État historique, ambitieux au principe, bien plus grand, bien plus simple, et le seul légitime , de la liberté : chacun, individu ou corps collectif, étant ou devant être libre, a le droit d'être lui-même, et personne n'a celui de lui imposer son costume, ses coutumes, sa langue, ses opinions et ses lois ; chacun doit être absolument libre chez soi. [...] Toutes ces idées étroites, ridicules, liberticides et par conséquent criminelles de grandeur, d'ambition et de gloire nationale, bonnes seulement pour la monarchie et pour l'oligarchie, aujourd'hui également bonnes pour la grande bourgeoisie, parce qu'elles leur servent à tromper les peuples et à les ameuter les uns contre les autres pour mieux les asservir »[43] - « rien n'est plus absurde et en même temps plus néfaste, plus mortel pour le peuple que de faire du pseudo principe de la nationalité l'idéal de toutes les aspirations populaires [...] la question nationale, selon nous, doit s'effacer entièrement devant les grands problèmes de la lutte sociale »[44]

    Face aux guerres nationales (l'idée de nation, rabâchée en temps de paix, étant son appui), et pour ne pas participer à des massacres orchestrés par la grande muette, les anarchistes, de par leur antimilitarisme, suggèrent dés que possible au niveau individuel la Désertion ou l'Insoumission, ceci lorsqu'un mouvement social de grève général n'a pas pu arrêter la folie meurtrière. Pour les militaires intégrés, pour ceux considérant les ordres ou les buts des belligérants injustes (répression des grèves, colonialisme, hégémonie nationale, ...) l'usage de la mutinerie (ici dans le cadre militaire - et non carcéral, même si cela est également un des moyens de résistance -) est un moyen de libération et de solidarisation avec les masses populaires opprimées.

    La démocratie libérale tentera de faire croire à l'illusion électorale dans le suffrage universel du citoyen ou du travailleur, et prétend alors représenter les personnes vivant dans la surface concerné dont le parlement/syndicat a arbitrairement le pouvoir de décision, mais ce n'est qu'un moyen pour perpétuer leur pouvoir avec l'assentiment des citoyens/travailleurs :

    « Nous repoussons toute législation, toute autorité, toute influence privilégiée, patentée, officielle et légale, même sortie du suffrage universel, convaincus qu'elle ne peut jamais tourner qu'au profit d'une minorité dominante et exploitante contre les intérêts de l'immense majorité asservie. Voilà en quoi nous sommes anarchistes. »[23]

    En cela, les anarchistes répondent, généralement[45], par l'Abstention électorale[46], donc ne participent pas aux institutions représentatives politiques et syndicales :

    « Loin d’être un «non-acte» de démissionnaire, l’abstention consciente est un acte responsable de refus d’un système de domination où le droit de vote constitue l’acte public d’allégeance du plus grand nombre au pouvoir de quelques uns. L’histoire récente des social-démocraties montre combien le rituel électoral, qui devait garantir la liberté et les moyens de vie pour chacun d’entre nous, n’a fait que renforcer le pouvoir d’une caste de possédants et l’exploitation de l’immense majorité des êtres humains. Parce que nous sommes pour l’abolition de ce système autoritaire où la propriété et le profit servent de valeur morale, et parce que nous savons qu’un monde de solidarité, de partage - riche de sa diversité - est possible, nous appelons à la lutte contre le pouvoir par l’abstention et l’action directe. »[47]

    L'école est le lieu moderne où l'autorité (ces rapports sociaux) se reproduit par une éducation formaté au discours du pouvoir, de par un rapport de savoir hiérarchique décidé en haut lieu. L'élève doit se soumettre[48] à une discipline imposée, et par des connaissances orientées (notamment en histoire) dans lesquelles le système en place est préservé de toute critique (par négation, par occultation...), il est formaté en bon citoyen. les classes sociales sont censés s'evaporer au sein de l'école... la lutte des classes sociales est induite dans l'école.

    Les Médias de masse étant un outil et un pouvoir au service du système dans le but de contrôler les pensées des masses afin de les soumettre aux idées du système dominant, les anarchistes n'ont de cesse que de combattre également cet outil. internet est une faille dans ces monopoles de l'information, de plus en plus les pouvoirs tentent de contrôler l'Internet... mais les mêmes problèmes persistent sur internet, des médias tentent de centraliser l'information.

    Résistance économique

    L'oppression économique et la lutte des classes, qu'impose le capitalisme, engendrent toutes sortes de résistances au sein de la classe ouvrière. Fin XIXe et début XXe siècle, le mouvement anarchiste reprendra une dynamique révolutionnaire avec son implication dans le mouvement syndical. Les anarchistes proposeront diverses variantes quant aux méthodes que prendra l'organisation syndicale dans la lutte révolutionnaire au sein du système économique[49]. En france, le syndicalisme révolutionnaire (mouvement qui sera initialement influencé par les écrits de Émile Pouget, Fernand Pelloutier, etc)[50] influencera en retour le mouvement anarchiste, qui ménera ensuite à la création de l'anarcho-syndicalisme [51]. Le sabotage et l'obstructionnisme seront des formes de résistance (popularisées par Émile Pouget), consistant à stopper ou ralentir le travail de production comme moyen de résistance face aux exploiteurs, les amenant au mieux à négocier de nouvelles conditions de travail (ex: moins d'heures de travail, congés payés, etc), lorsque ce n'est pas pour réprimer les ouvriers et en conséquence radicaliser les groupes ouvriers. Pour les travailleurs, le meilleur moyen associant un outil de résistance de masse à la pression productiviste et un moyen de lutte permettant aux ouvriers de se prendre en main face au pouvoir patronal (& co), et un moyen pour préparer la révolution sociale, serait la grève générale expropriatrice et insurrectionnelle[52] :

    «  La grève générale m’a toujours paru un excellent moyen pour ouvrir la révolution sociale. Toutefois, gardons-nous bien de tomber dans l’illusion néfaste qu’avec la grève générale, l’insurrection armée devient une superfétation. [...] Ou bien l’ouvrier, crevant de faim après trois jours de grève, rentrera à l’atelier, la tête basse, et nous compterons une défaite de plus. Ou bien il voudra s’emparer des produits de vive force. Qui trouvera-t-il devant lui pour l’en empêcher ? Des soldats, des gendarmes, sinon des bourgeois eux-mêmes et alors il faudra bien que la question se résolve à coups de fusils et de bombes. Ce sera l’insurrection, et la victoire restera au plus fort. [...] Préparons-nous donc à cette insurrection inévitable, au lieu de nous borner à préconiser la grève générale comme une panacée s’appliquant à tous les maux. [...] Il faudra donc s’emparer par la force des moyens d’approvisionnement, et cela tout de suite, sans attendre que la grève se soit développée en insurrection. [...] Encore une fois, l’organisation ouvrière, la grève, la grève générale, l’action directe, le boycottage, le sabotage et l’insurrection armée elle-même, ce ne sont là que des moyens. L’anarchie est le but. »[17].

    Dans la position de consommateur potentiel, de manière individuelle ou dans une dynamique collective, Les actions de Boycott seront utilisées pour sanctionner directement un acteur économique, de l'exploitation et du pillage, dans sa production et/ou sa distribution. Par exemple, faire des actions de boycott, en solidarité avec les travailleurs, pour protester contre les conditions de travail des salariés d'une entreprise ; des écologistes appellent au boycott contre des produits de multinationales qui polluent (en n'achetant pas les produits de ces multinationales - OGM, pesticides -). En tant que citoyen, face à l'État qui impose ses impôts, la pratique de la désobéissance civile sera exercée par Thoreau. Il refusera de payer des taxes à l'État, d'une part, parce que celles-ci étaient prévues pour payer la guerre des États-unis contre le Mexique, et d'autre part, afin de protester contre l'esclavage qui est alors en vigueur aux États-Unis ; ce terme sera utilisé et affirmé plus tard par divers mouvements (anti-OGM, anti-nucléaire, ...) pour résister à des actions légales de l'État (jugées illégitimes par les acteurs de la résistance) :

    « Tous les hommes reconnaissent le droit à la révolution, c’est-à-dire le droit de refuser fidélité et allégeance au gouvernement et le droit de lui résister quand sa tyrannie ou son incapacité sont notoires et intolérables. (...) lorsqu’un sixième de la population d’une nation qui se prétend le havre de la liberté est composé d’esclaves (...) je pense qu’il n’est pas trop tôt pour les honnêtes gens de se soulever et de passer à la révolte. »[53]

    Toutes ces résistances économiques et sociales actives, selon leur force, permettent de freiner les avancées de l'autorité au sein de la société, et permettent de rendre visibles ces volontés de résistance, et les idées sociales qui les sous-tendent. L'autorité évidemment se défend par tous les moyens (politique, économique, médiatique, éducatif...) dont elle dispose. La répression (médiatique, économique, policière, militaire, etc) est souvent la seule réponse des autorités (selon le type de situation et de gouvernement) à ces mouvements. Néanmoins, l'entraide entre tous les révoltés est un facteur essentiel pour parer la répression des autorités et pour hâter l'avènement d'une révolution sociale.

    Révolution Sociale

    Des anarchistes considèrent qu'il faut, au delà de toutes ces résistances actives (à fédérer), préparer moralement, politiquement et économiquement les individus/sociétés à la révolution sociale à venir, ceci afin de s'acheminer vers l'anarchie, et que les individus/sociétés soient prêts à prendre leur liberté en s'organisant sans maîtres et selon leurs besoins et désirs :

    « la préparer au sens de faire avancer le processus évolutionnaire, d'éclairer le peuple sur les maux de la société actuelle et de le convaincre qu'une vie sociale fondé sur la liberté est désirable et possible, juste et pratique ; de la préparer en faisant clairement prendre conscience aux masses de ce dont elles ont besoin et de comment l'obtenir » [12]

    Au delà des volontés politiques (fédéralisme, mandatement impératif, ...), économiques (autogestion, mutualisme, communisme, ...) et sociales (souveraineté individuelle et collective, autonomie...) que désirent les anarchistes au quotidien, ils proposent donc de nombreux moyens révolutionnaire tendant à mener à l'anarchie. La révolution sociale créé les conditions de changements économiques et politiques répondant aux besoins des évolutions de la société. La société, dans toute sa complexité, est alors actrice et ordonnatrice de l'évolution sociale qu'elle veut se donner :

    « il ne faut pas que tu confondes la révolution sociale et l'anarchie. La révolution, au cours de certaines de ses étapes, prend la forme d'un violent soulèvement ; l'anarchie est la condition sociale de la liberté et de la paix. La révolution est le moyen qui permettra d'établir l'anarchie, mais elle n'est pas l'anarchie elle-même. Elle ouvrira la voie à l'anarchie, établira les conditions qui rendront possible une vie en liberté » [12]

    La nocivité de l'autorité[54] induit la nécessité de supprimer, détruire, les institutions qui la portent :

    « Une seule voie vous est ouverte si vous voulez donner tort aux puissants : c'est la force ; dépouillez-les de leur puissance, vous les aurez réellement mis dans leur tort et privés de leurs droits ; sinon, vous ne pouvez rien, vous vous ferez de la bile en silence ou vous serez sacrifiés comme des fous encombrants. (...) S'il y a derrière toi quelques millions d'autres pour te protéger, vous formez ensemble une puissance importante et vous aurez facilement la victoire. »[18]
    Insurrection et expropriation

    L'insurrection[55] et l'expropriation sont des actes populaires appelant à la nécessité d'une rupture révolutionnaire et d'une destruction de l'ordre existant pour se libérer des contraintes oppressantes dans laquelle se trouve la société :

    « pour moraliser la société actuelle, nous devons commencer d'abord par détruire de fond en comble toute cette organisation politique et sociale fondée sur l'inégalité, sur le privilège, sur l'autorité divine et sur le mépris de l'humanité ; et après l'avoir reconstruite sur les bases de la plus complète égalité, de la justice, du travail, et d'une éducation rationnelle uniquement inspirée par le respect humain, nous devons lui donner l'opinion publique pour garde et, pour âme, la liberté la plus absolue. »[56] « La révolution sociale anarchiste (...) surgit d'elle même, au sein du peuple, en détruisant tout ce qui s'oppose au débordement généreux de la vie populaire, afin de créer ensuite, à partir des profondeurs mêmes de l'âme populaire, les nouvelles formes de la vie sociale libre. »[57].

    Bakounine sera un fervent adepte de l'insurrection et de l'expropriation révolutionnaire :

    « La révolution telle que nous l’entendons devra dès le premier jour détruire radicalement et complètement l’État et toutes les institutions de l’État. Les conséquences naturelles et nécessaires de cette destruction seront :
    a) la banqueroute de l’État
    b) la cessation du paiement des dettes privées par l’intervention de l’État, en laissant à chaque débiteur le droit de payer les siennes s’il veut
    c) la cessation des paiements de tout impôt et du prélèvement de toutes les contributions, soit directes, soit indirectes
    d) la dissolution de l’armée, de la magistrature, de la bureaucratie, de la police et des prêtres
    e) l’abolition de la justice officielle, la suspension de tout ce qui juridiquement s’appelait droit [...] Par conséquent abolition et autodafé de tous les titres de propriété, actes d’héritage, de vente, de donation, de tous les procès - de toute la paperasse juridique et civile en un mot. Partout et en toute chose le fait révolutionnaire au lieu du droit créé et garanti par l’État
    f) la confiscation de tous les capitaux productifs et instruments de travail au profit des associations de travailleurs, qui devront les faire produire collectivement
    g) la confiscation de toutes les propriétés de l’Église et de l’État aussi bien que des métaux précieux des individus au profit de l’Alliance fédérative de toutes les associations ouvrières - Alliance qui constituera la Commune. »[58]

    L'insurrection de la commune de paris (1871) montrera les possibilités de telles pratiques. L'insurrection tend à mettre à bas l'autorité politique, et laisser toutes les aspirations populaires s'exprimer. Parmi elles, l'expropriation[59], le partage ou la socialisation des terres, des sols ou des moyens de production et/ou de distribution des propriétaires exploiteurs, ainsi que la destruction des registres de propriété, ou l'appropriation des réserves bancaires[60] seront alors les premières tâches à réaliser pour appliquer la justice sociale et mettre également à bas l'autorité économique (qui ne pourra alors pas utiliser ces réserves/papiers à des fins contre-révolutionnaires) :

    « faire main basse sur la richesse sociale, d'appeler les déshérités à s'emparer des magasins, de l'outillage, du sol ; de s'installer dans les locaux salubres en détruisant les trous où on les force à pourrir aujourd'hui » (...) « Les révoltés devront détruire les paperasses qui assurent le fonctionnement de la propriété : études d'huissiers, de notaires, cadastres, enregistrement, état civil devront être visités et « nettoyés » »[61]

    Pendant que les insurrections et les expropriations détruisent les bases de l'autorité, La spontanéité des masses[62] pourra alors s'exprimer concrètement, l'œuvre constructive révolutionnaire réalise en parallèle les aspirations populaires. L'autogestion et ses diverses possibilités économiques, ainsi que le fédéralisme et ses différents réseaux peuvent alors s'organiser concrètement sans autorité politique, ni économique.

    Lors d'un congrès anarchiste, la propagande par le fait sera proposée. Dans les années 1870, Malatesta, avec d'autres compagnons, expérimenteront en Italie, dans le benevent, le fait insurrectionnel par la libération de diverses communes, en brûlant les registres et en y proclamant le communisme libertaire. Ce sera un échec. Durant les révolutions russes et espagnoles, les expropriations se manifesteront de manière spontanée. En Russie, les expropriations des grands propriétaires terriens seront l'œuvre des paysans, et les industries seront appropriés par les ouvriers :

    « Entre juin et octobre 1917, alors que le gouvernement provisoire s'obstinait à discuter interminablement de «réformes», les paysans commencèrent à confisquer les biens des grands propriétaires terriens et les ouvriers prirent possession des industries. On appela cela l'expropriation de la classe capitaliste, c'est-à-dire le fait de priver les maîtres des choses qu'ils n'avaient pas le droit de monopoliser, des choses qu'ils avaient volées aux classes laborieuses, au peuple. »[12].

    Dans des communes d'Ukraine, sous l'influence de l'Armée révolutionnaire insurrectionnelle, notamment à Goulaï polié et aux alentours, le communisme libre sera appliqué[63]. En espagne, les expropriations des exploiteurs mèneront à la collectivisation des terres, des usines, des services publics, etc. Plusieurs organisations économiques (communistes, mutualistes collectivistes) se côtoieront au sein des collectivités libertaires.

    Il restera à défendre ces réalisations révolutionnaires contre l'autorité réactionnaire.

    Autodéfense populaire

    Toute autorité qui tendra à imposer à la population de nouvelles règles, de nouveaux tyrans donnera à l'autorité en retour, selon la vitalité de la société, de nouveaux ennemis. La force de la révolution sociale sera inversement proportionnelle à la force de la réaction de la vieille société. Toute la liberté et le bien-être qu'apportera cette révolution sociale ne détournera pas la population d'elle. En cela, la réalisation, l'implantation et l'exemplarité de la révolution sociale, dans tous les domaines, sera la meilleure défense contre ses ennemis :

    « Les généraux blancs ou les contre-révolutionnaires n'auraient aucune chance s'ils n'avaient pas la possibilité d'exploiter l'oppression et l'injustice pour monter le peuple contre la révolution. Seul le mécontentement populaire peut alimenter la contre-révolution. (...) C'est dans le sentiment qu'éprouvent les masses de faire elles-mêmes la révolution, d'avoir la maîtrise de leurs vies, d'être devenues libre et d'accroître leur bien-être, que se trouve la plus grande force de la révolution. (...) Les ouvriers et les paysans armés constituent la seule défense efficace de la révolution. S'appuyant sur leurs syndicats et leurs coopératives, ils devront toujours être sur leurs gardes face aux attaques contre-révolutionnaires »[12].

    Lorsque le système, qui vient de s'effondrer, avec les partisans d'un système oppressif ancien ou nouveau, cherche à reprendre le pouvoir (refusant l'existence de cette révolution qui lui ôte tout privilège), le recours aux armes par les révolutionnaires est alors une ultime nécessité pour se défendre :

    « l'autodéfense exclut tout acte de coercition, de persécution ou de vengeance. Elle ne consiste qu'à repousser les attaques et à empêcher l'ennemi de nous agresser. (...) La révolution se défendra avec la plus grande détermination contre la vraie contre-révolution, contre tous ses ennemis actifs, contre toute tentative agressive ou violente de la ruiner ou de la saboter. La révolution a le droit et le devoir de le faire. (...) Les véritables combats et la lutte armée impliquent des sacrifices humains, et les contre-révolutionnaires qui perdront leurs vies dans de telles circonstances subiront les conséquences inévitables de leurs actes. »[12]

    La guérilla[64], ou la guerre sociale, sera pratiqué dans de nombreuses révolutions auxquels les anarchistes participeront. Lors de la commune de paris, durant la révolution mexicaine, russe et espagnole (et dans d'autres situations révolutionnaires), des combats armés éclateront entre les anti-autoritaires[65] et les autoritaires[66]

    Organisation sociale


    positionnement de l'anarchisme vis à vis des idéologies autoritaires

    Les anarchistes pensent qu'une fois la société libérée[67] des entraves artificielles qu'impose l'autorité, un « ordre » s'organiserait librement, et de manière spontané et (ou) volontaire[68]. L'anarchie est d'ailleurs souvent énoncé comme «Le plus haut degré de liberté et d'ordre auquel l'humanité puisse parvenir»[69], « la plus haute expression de l’ordre »[70], ou comme « l'ordre moins le pouvoir » [71].

    La question essentielle étant la réalisation de la liberté et de la solidarité au sein de la société, et l'organisation sociale permettant d'instaurer cette possibilité[72].

    Fédéralisme Libertaire

    Pour l'union des individus, les libertaires défendent le mode d'organisation associatif :

    « Ce n'est que dans l'association que votre unicité peut s'affirmer, parce que l'association ne vous possède pas, mais que vous la possédez et que vous vous servez d'elle." [...] "Bref, la société est sacrée et l'association est ta propriété, la société se sert de toi et tu te sers de l'association » [18]
    Pour la réunion de groupes associatifs plus étendus, ce mode d'organisation sera développé, sous la forme du fédéralisme et de l'internationalisme :
    « Nous avons reconnu que le contrat social par excellence était un contrat de fédération, un contrat synallagmatique et commutatif... dont la condition essentielle est que les contractants se réservent toujours une part de souveraineté et d'action plus grande que celle qu'ils abandonnent. » - « Dans un système fédéraliste (...) la liberté aspire à se rendre prépondérante, l'autorité à devenir servante de la liberté; et le principe contractuel à se substituer partout, dans les affaires publiques, au principe autoritaire... » - « La fédération résout toutes les difficultés de l'accord de la liberté et de l'autorité. La révolution française a fondé les prémisses d'un ordre nouveau, dont son héritière, la classe ouvrière, possède le secret. Cet ordre nouveau, le voici : réunir tous les peuples en une « confédération des confédérations » »[73] - « Que d'une nation à l'autre, les travailleurs se tendent la main »[74]

    L'organisation politique fédéraliste se réalise à partir de plusieurs organismes associatifs (syndicats, communes[75], groupements internationaux, etc.), qui conservent leurs libertés propres, et qui s'associent en mandatant l'organisme fédérateur, sur des buts précis et avec des moyens définis. Le fédéralisme libertaire laisse ainsi aux organismes, associés et fédérés, la possibilité, à tout instant, de la révocation ou de l'amendement d'un mandat fédéral, dés que celui-ci n'est pas respecté. Le principe de base étant la recherche de consensus ou de l'unanimité. Trouver un consensus satisfaisant est un processus qui demande en général beaucoup de temps de discussion, mais dès que le mandat impératif est finalement défini et qu'il convient aux associés, celui-ci est ainsi plus aisément applicable :

    « Tout individu, toute association, toute commune, toute province, toute région, toute nation ont le droit absolu de disposer d'eux-mêmes, de s'associer de ne point s'associer, de s'allier avec qui ils voudront et de rompre leurs alliances, sans égard aucun pour les soit-disant droits historiques, ni pour les convenances de leurs voisins » - « le droit de la libre réunion et de la sécession également libre est le premier, le plus important de tous les droits politiques, celui sans lequel la confédération ne serait jamais qu'une centralisation masquée »[56].

    En pratique, l'organisme confédéré est mandaté par les organismes fédérateurs, et vice versa. c'est un mode d'organisation qui permet d'agir en complémentarité/auxiliarité, sans centre directeur ni marge. Les décisions partent de l'individu et lui reviennent, et chaque groupe reste autonome. La centralisation, qui se crée, devient donc libre et volontaire :

    « Ce que nous mettons à la place de la centralisation politique, c'est la centralisation économique »[31] - « Ce qui fait la centralisation d'une société d'hommes libres (...), c'est le contrat. L'unité sociale (...) est le produit de la libre adhésion des citoyens (...). dans toutes ses fonctions et facultés, il faut que la centralisation s'effectue de bas en haut, de la circonférence au centre, et que toutes les fonctions soient indépendantes et se gouvernent chacune par elle-même. Vous avez une centralisation d'autant plus forte que vous en multipliez davantage les foyers. »[76]

    D'une certaine façon, lors de groupements informels (luttes, grèves, révoltes, ...), au sein des organisations libertaire ou lors de révolutions sociales, les anarchistes proposent la pratique de la démocratie directe qui, par l'assemblée souveraine, permet de définir rapidement les actions ou les moyens organisationnels à réaliser.

    Économies Autogestionnaires

    Les besoins du travailleur (en opposition au besoin capitalistique) se doit d'être la base pour la production. Les anarchistes s'opposent par cela aux économies d'exploitations et de pillages[77] (et notamment au capitalisme qui est l'économie actuelle), dans lequel un propriétaire (maitre / seigneur / patron) exploite/pille des travailleurs (esclave / serf / salarié) pour se faire un surplus de capital au détriment des travailleurs ou de leurs besoins :

    « ce ferment reproducteur, ce germe éternel de vie, cette préparation d'un fonds et d'instruments de production, est ce que le capitaliste doit au producteur, et qu'il ne lui rend jamais ; et c'est cette dénégation frauduleuse qui fait l'indigence du travailleur, le luxe de l'oisif et l'inégalité des conditions. C'est en cela surtout que consiste ce que l'on a si bien nommé exploitation de l'homme par l'homme. »[11].

    La possession des moyens de production[78], uniquement par ceux (individu ou collectif)[79] qui les travaillent sont des points essentiels de la liberté économique que préconisent les anarchistes.

    « Nous, producteurs associés ou en voie d'association, nous n'avons pas besoin de l'État (...). L'exploitation par l'État, c'est toujours de la monarchie, toujours du salariat (...). Nous ne voulons pas plus du gouvernement de l'homme par l'homme que de l'exploitation de l'homme par l'homme. Le socialisme est le contraire du gouvernementalisme (...). Nous voulons que ces associations soient (...) le premier noyau de cette vaste fédération de compagnies et de sociétés, réunies dans le commun lien de la république démocratique et sociale. »[80].

    Proudhon considère la nécessité de la « suppression de tous les revenus du capital », et préconise qu'au sein de la commune « l'atelier remplace[ra] le gouvernement », ce que Bakounine poursuivra et confirmera :

    « La base de cette organisation est toute trouvée : ce sont les ateliers et la fédération des ateliers; la création des caisses de résistance, instruments de lutte contre la bourgeoisie, et leur fédération non seulement nationale, mais internationale; la création de chambre de travail, comme en Belgique » [81].

    En opposition à l'exploitation, les anarchistes défendent donc l'autogestion, comme l'affirmation de l'aptitude des humains à s'associer (sans relation d'exploitation) pour gerer ensemble les moyens permettant de répondre à leurs besoins. La condition de base est que les membres d'un projet renoncent à penser, vouloir et décider pour les autres, mais qu'ils se centrent au contraire sur ce qu'ils veulent pour eux-mêmes, qu'ils assument pleinement dès le départ le caractère personnel et situé de leurs demandes. Les rapports sociaux d'autorité disparaissent dès le départ, aux niveaux économique, politique et sociales. Un projet autogéré se doit de se doter de structures permettant à chaque participant de faire connaître et valoir ses besoins et désirs :

    « une forme de transaction qui, ramenant à l’unité la divergence des intérêts, identifiant le bien particulier et le bien général, effaçant l’inégalité de nature par celle de l’éducation, résolve toutes les contradictions politiques et économiques ; où chaque individu soit également et synonymement producteur et consommateur, citoyen et prince, administrateur et administré ; où sa liberté augmente toujours, sans qu’il ait besoin d’en aliéner jamais rien. »[31].

    Les libertaires, selon les tendances, considèrent que la société anarchiste peut se construire en autogestion selon une économie mutuelliste, collectiviste ou communiste, cependant une autre position circonstancialiste sera l'Anarchisme sans adjectif :

    « Dans chaque localité, dans chaque milieu sera résolu le degré de communisme ou de collectivisme ou de mutuellisme qui pourra être atteint »[82]

    Plus récemment, le mouvement écologiste préconise une économie d'auto-subsistance/suffisance ou de décroissance.

    L'économie anarchiste mutualiste[83] est développé initialement par Proudhon (et ses successeurs, dont James Guillaume), elle défend l'autogestion fédéraliste et propose l'échange équitable entre deux parties solidaires[84]. Selon cette proposition économique, le travail, fondement de la société, devient le levier (l'atelier remplacant le gouvernement.) de la politique, le réalisateur de la liberté :

    « le principe de mutualité [...] est [...] bien certainement le lien le plus fort et le plus subtil qui puisse se former entre les hommes. Ni système de gouvernement, ni communauté ou association, ni religion, ni serment, ne peuvent à la fois, en unissant aussi intimement les hommes, leur assurer pareille liberté »[85]

    Cette tendance socialiste intégrera, dés le début de sa création, l'association internationale des travailleurs. Plus tard, elle sera minoré par la proposition collectiviste (qui dévellopera le mutualisme en y précisant un collectivisme révolutionnaire). Nombreux mutualistes proudhoniens seront convaincus par les arguments collectiviste de bakounine, et s'y associeront. Cependant, des libertaires continueront à défendre la théorie mutualiste initiale de proudhon sans tendre vers le collectivisme, d'autres tendront vers l'individualisme libertaire mutualiste.

    Varlin et Bakounine développeront donc au sein de l'AIT, à partir de leur intégration en 1868, l'idée d'une collectivisation des moyens de production par les associations ouvriéres. Le collectivisme libertaire, propose l'autogestion de ces associations et que la répartition se fasse selon des valeurs égalitaires, de par l'adage « À chacun le produit de son travail ». le coût du travail étant alors mesuré à l'heure ou à la tache. La valeur dépendant des régles pratiqués localement, et par des bons de travail adaptés :

    « Je ne suis point communiste parce que le communisme[86] concentre et fait absorber toutes les puissances de la société dans l'État, parce qu'il aboutit nécessairement à la centralisation de la propriété entre les mains de l'État. [...] Je veux l'organisation de la société et de la propriété collective ou sociale de bas on haut, par la voie de la libre association, et non du haut en bas par le moyen de quelque autorité que ce soit. Voilà dans quel sens je suis collectiviste et pas du tout communiste.[43].

    Plus tard, fin 1876, des anarchistes des sections italiennes[87] préconiseront le communisme libertaire[88] (en complément[89]et/ou pour le dépassement du collectivisme anti-autoritaire). Un grand nombre de mouvements anarchiste s'associeront alors à cette perspective autogestionnaire communiste (à l'exception des anarchistes espagnols qui jusqu'en 1932 défendront le collectivisme bakouninien). Le communisme libertaire, part de l'adage « À chacun selon ses besoins, de chacun selon ses capacités », et veut, d'un point de vue économique, partir du besoin des individus afin de produire par la suite le nécessaire pour y répondre :

    « anarchie et communisme, loin de hurler de se trouver ensemble, hurleraient de ne pas se trouver ensemble, car ces deux termes, synonymes de liberté et d’égalité, sont les deux termes nécessaires et indivisibles de la révolution. (...) Nous devons être communistes, car c’est dans le communisme que nous réaliserons la vraie égalité. Nous devons être communistes, parce que le peuple, qui ne comprend pas les sophismes collectivistes[90], comprend parfaitement le communisme comme les amis Reclus et Kropotkine l’ont déjà fait remarquer. Nous devons être communistes, parce que nous sommes des anarchistes, parce que l’anarchie et le communisme sont les deux termes nécessaires de la révolution. »[91]

    Les économies développées par les anarchistes varieront entre mutualisme libertaire et communisme libertaire, avec des variantes collectivistes ou individualistes... Vis à vis de toutes ces tendances, certaines organisations anarchistes seront spécifiques (synthésistes, plateformistes), d'autres globalistes...

    Anarchisme contemporain

    Aujourd'hui, il existe de nombreuses théories anarchistes distinctes mais non limitatives. Différents groupes peuvent donc se définir comme anarchistes et néanmoins avoir des positions (au niveau tactique, stratégique, organisationnel, comme au niveau de leur sensibilité politique, économique et social) différentes, complémentaires ou parfois opposées. Il existe diverses tendances au sein du mouvement anarchiste, parfois anciennes ou récentes, parfois connues ou inconnues... Les tendances de l'anarchisme, qui sont également les plus actives politiquement et idéologiquement, et les mieux organisées, peuvent revendiquer un héritage historique très riche, qui a été composé au fil des décennies par un militantisme et un activisme très vivace. Elles constituent encore de nos jours le noyau dur de l'anarchisme. Les différentes tendances se rejoignent dans la volonté de mettre en place une société libertaire et égalitaire au niveau politique, économique et social. Néanmoins, les moyens peuvent diverger.

    Les révoltes de Mai 68 et les mouvements contre-culturels (mouvement beatnik ou Hippie, puis les Punks) initieront un renouveau des questions sociales sur ce qui fonde l'autorité morale. Les Situationnistes, notamment, exposeront leur point de vue radical. Par ailleurs, diverses recherches anthropologiques (pierre Clastres, etc) et sociologiques (épistémologie, Paul Feyerabend, linguistique, Noam chomsky) montreront les mécanismes de transmission coercitives du savoir[92] qui tiennent la société dans des relations autoritaires, et la nécessité de dénoncer et de créer la resistance devant ces méthodes de perpetuation de l'autorité par les médias.

    D'autres approches dans différents domaines : politiques, philosophiques, sociologiques ou littéraires se démarqueront parfois des positions libertaires vues plus haut (voir notamment le post-anarchisme qui s'inspire de la pensée post-structuraliste et post-moderne.), et revendiquent plutôt des luttes spécifiques.

    Cette diversification de la philosophie anarchiste montre que l'anarchisme tend à se diversifier en fonction de l'attachement des penseurs à des sensibilités politiques ou philosophiques différentes. Certes, toutes ces tendances ont en commun de rejeter l'autorité et ses pouvoirs, mais les « programmes » des différents courants sont parfois incompatibles entre eux ; mais l'anarchisme n'étant pas monolithique mais fédéraliste, cela n'altère en rien le mouvement. Au sein du mouvement anarchiste, d'autres mouvements non classiques sont plus ou moins bien accueillis (selon les tendances), certains sont considérés comme un enrichissement de l'anarchisme, d'autres ne sont pas du tout considérés.

    Les rapports homme/femme (patriarcat, sexisme, etc) et les rapports humanité/nature (exploitation de la nature...), existant, seront remis en question et méneront à l'avénement d'autres pratiques.

    Depuis la moitié du XIXe siècle, le patriarcat est vu comme une des manifestations de la hiérarchie dans nos sociétés, l'anarchiste dejacque considérera d'ailleurs "cette question de l'émancipation de la femme" comme "la question d'émancipation de l'être humain des deux sexes". Emma Goldman et Voltairine de Cleyre et d'autres auteurs développeront cette question du féminisme au sein de l'anarchisme, celle ci prendra une grande ampleur à partir des années 60's. En essence, cette théorie voit la lutte anarchiste contre l'autorité patriarcal comme une composante essentielle de la lutte féministe et vice-versa. En paralléle de cette lutte féministe, les anarchistes défendront l'Amour libre et la libération des femmes par la possibilité du Contrôle des naissances (pour ne pas devoir subir le rôle unique de femme/mére que tend à imposer le patriarcat). Il lutteront pour la liberté sexuelle (dont des sexualités non hétéronormés).

    Devant les effets destructeurs de la technocratie et de l'industrielisme, L'écologisme, mouvement ancien[93] mais réactualisé depuis les années 1960's[94], rejette toute forme d'économie industrielle et d'exploitation du monde naturel (mouvement proche de certaines composantes communautaire) dans une mesure plus ou moins importante, et forment un autre pôle de la pensée anarchiste. Les anarchistes écologistes proposent, selon la tendance, soit un retour à la nature sous forme de société "primitive", soit la mise sous controle, par les individus associés, de la technologie (rejetant les technologies nécessitant une autorité), ceci par une économie autogéré d'auto-suffisance.

    liens internes


    Economie / politique Tendances sociales principes sociaux Tendances économiques principes économiques Tendances politiques principes politiques
    A
    N
    A
    R
    C
    H
    I
    S
    M
    E


    Socialisme / Fédéralisme



    Collectivisme libertaire
    -
    anarchisme communiste
    -
    individualisme libertaire
    Liberté - Egalité - Solidarité - Aide Mutuelle - entr'aide - humanisme - société sans classes - Spontanéisme - volontarisme - féminisme - Souveraineté de l'individu - Révolte communisme
    -
    finalisme
    -
    Anarchisme sans adjectif
    -
    mutualisme
    autogestion - travail - association et autonomie ouvriére - coopérative de production et de consommation - bourses du travail - possession - écologisme - Autosuffisance - Prise au tas - Expropriation synthésisme
    -
    globalisme
    -
    spécifisme
    -
    graduélisme
    Fédéralisme libertaire - Démocratie directe - Action directe - Assembléisme - insurrectionisme - Associationisme - Internationalisme - conseillisme - Anarcho-syndicalisme - Communalisme libertaire - contrat synallagmatique - Mandatement impératif - Consensus - unanimité


    Notes et références

    1. "Il n'y a, il ne peut y avoir ni Credo, ni catéchisme libertaires. Ce qui existe et ce qui constitue ce qu'on peut appeler la doctrine anarchiste c'est un ensemble de principes généraux, de conceptions fondamentales et applications pratiques sur lesquels l'accord s'est établi entre individus qui pensent en ennemis de l’autorité et luttent, isolément ou collectivement, contre toutes disciplines et contraintes politiques, économiques, intellectuelles et morales qui découlent de celle-ci. Il peut donc y avoir et, en fait, il y a plusieurs variétés d'anarchistes mais toutes ont un trait commun qui les sépare de toutes les autres variétés humaines. Ce point commun, c'est la négation du principe d'autorité dans l'organisation sociale et la haine de toutes les contraintes qui procèdent des institutions basées sur ce principe. Ainsi, quiconque nie l'autorité et la combat est anarchiste. (...)" Sébastien Faure, dans l'Encyclopédie Anarchiste
    2. Lire Anarchie et anomie de Alain PESSIN, dans Réfraction N°1
    3. mot d'origine grecque "akràtos" équivalent au terme latin "anarkhê"
    4. Terme qui sera inventé par Joseph Déjacque construit sur un modèle alors répandu chez les socialistes utopistes par l'usage du terme prolétaire (égalitaire, fraternitaire), et qui apparaît dans une lettre ouverte à P. J. Proudhon, De l'Être-Humain mâle et femelle - Lettre à P. J. Proudhon, publiée à la Nouvelle-Orléans en mai 1857, et ce sera le nom du journal "le libertaire" qu'il éditera à New-York, et Terme, qui lors de la répression anti-anarchiste de la fin du XIXe siècle sera repris par les journaux anarch... libertaires. Lire Joseph Déjacque et la création du néologisme "libertaire" par Vincent Pelosse, 1972.
    5. Malgré les définitions de nombreux dictionnaires qui semblent partir du présupposé que l'autorité (qu'ils réduisent au terme "gouvernement") est consubstantielle à l'ordre. Sauf qu'à cet ordre présupposé, il manque le qualificatif "autoritaire" (dans son sens premier, lié à l'autorité), en effet, l'autorité est consubstantielle à l'ordre (ou au désordre) autoritaire. D'aprés le Robert, l'anarchie serait : l'"Absence de gouvernement ; confusion ou désordre qui en résulte", et pour le Littré, ce serait, idem, une "absence (An) de gouvernement (archie) et par suite désordre et confusion", l'absurde et le ridicule revient à une version ancienne du Larousse qui énoncera que "la doctrine anarchiste offre un singulier mélange d'illuminisme désintéressé et de violence aveugle et brutale". Il est "intéressant" de remarquer que les définitions données aux termes "autorité" et "autoritarisme" mettent, au contraire, implicitement celui-ci sous un jour favorable.
    6. "Quiconque nie l'autorité et la combat est anarchiste" Sébastien Faure, dans l'article "Anarchiste" de l'encyclopédie anarchiste.
    7. "La doctrine anarchiste se résume en un mot : Liberté" Sébastien Faure, dans l'article "Anarchie" de l'encyclopédie anarchiste.
    8. ne pas confondre avec le terme libertarianisme (mouvement partisan du capitalisme, ou d'un État minimal, et donc clairement libéral et non anarchiste).
    9. L'évolution sociale amenant l'amenuisement du pouvoir féodal et religieux, et l'expansion du pouvoir politique d'État par la bourgeoisie en tant que nouveau despotisme légaliste, justifiant ainsi l'État, le capitalisme et sa société.
    10. Malgré quelques-uns de ces écrits (Proudhon énoncera, en mars 1863, dans une correspondance envoyée à Clerc, le fait qu'il ne relisait pas ses anciennes œuvres et qu'il se pouvait qu'il y ait des "conciliations difficiles" entre ses différentes oeuvres) que rejetteront des anarchistes, la plupart des tendances énonceront Proudhon comme le principal initiateur de la doctrine anarchiste.
    11. 11,0 11,1 Proudhon dans "qu'est ce que la propriété ?", 1840.
    12. 12,0 12,1 12,2 12,3 12,4 12,5 Alexandre Berkman, dans "Qu'est ce que l'anarchisme ?", 1929 - (en)
    13. "Dans la société actuelle, l'autorité revêt trois formes principales engendrant trois groupes de contraintes : 1. La forme politique : l'État ; 2. la forme économique : le capital ; 3. la forme morale : la religion." Sébastien Faure, dans "Les anarchistes, ce qu'ils sont, ce qu'ils ne sont pas", 1928.
    14. "Rien n'est faisable par l'initiative, par la spontanéité, par l'action indépendante des individus et des collectivités tant qu'elles seront en présence de cette force colossale dont l'État est investi par la centralisation." Proudhon[réf. souhaitée], cité par Daniel Guérin dans "l'anarchisme" (en).
    15. "Le gouvernement de l'homme par l'homme, c'est la servitude" (proudhon[réf. souhaitée], 1850) [...] "Quiconque met la main sur moi pour me gouverner est un usurpateur et un tyran. Je le déclare mon ennemi." (Proudhon, dans "Les Confessions D'un Révolutionnaire") - "Etre gouverné c'est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé, par des êtres qui n'ont ni titre ni la science, ni la vertu... Etre gouverné, c'est être, à chaque opération, à chaque transaction, à chaque mouvement, noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, coté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, apostillé, admonesté, empêché, réformé, redressé, corrigé. C'est, sous prétexte d'utilité publique, et au nom de l'intérêt général, être mis à contribution, exercé, rançonné, exploité, monopolisé, concussionné, pressuré, mystifié, volé ; puis, à la moindre résistance, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, assommé, désarmé, garrotté, emprisonné, fusillé, mitraillé, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, et pour comble, joué, berné, outragé, déshonoré. Voilà le gouvernement, voilà sa justice, voilà sa morale ! Et qu'il y a parmi nous des démocrates qui prétendent que le gouvernement a du bon ; des socialistes qui soutiennent, au nom de la liberté, de l'égalité et de la fraternité, cette ignominie ; des prolétaires qui posent leur candidature à la présidence la République !" (Proudhon, dans "du principe d'autorité" de son livre "idées générales de la révolution").

      "La centralisation se fortifiant toujours (...), les choses sont arrivées (...) au point que la société et le gouvernement ne peuvent plus vivre ensemble" - "Il n'y a rien, absolument rien dans l'État du haut de la hiérarchie jusqu'en bas, qui ne soit abus à réformer, parasitisme à supprimer, instrument de tyrannie à détruire. Et vous, vous parlez de conserver l'État, d'augmenter les attributions de l'État, de rendre de plus en plus fort l'État! Allez, vous n'êtes point un révolutionnaire" Bakounine [réf. souhaitée].
    16. "Une fois le gouvernement disparu, avec toutes les institutions qu'il protège, une fois la liberté conquise pour tous, ainsi que le droit aux instruments de travail, sans lequel la liberté est un mensonge, nous n'entendons détruire toutes choses qu'au fur et à mesure que nous pouvons en substituer d'autres" Malatesta, dans "le réveil" (1910)

      "L'État est fondé sur l'esclavage du travail. Si le travail devient libre, l'État s'écroule" Stirner, dans "l'unique et sa propriété", 1844.
    17. 17,0 17,1 17,2 17,3 Malatesta, 1892, dans "un peu de théorie", tiré du "1018" de l"union générale d'éditions" : textes traduits, réunis et présentés par Israël RENOF.
    18. 18,0 18,1 18,2 Stirner, dans "L'unique et sa propriété", 1844.
    19. Kropotkine, dans "le révolté", 1888.
    20. "Nous reconnaissons [la liberté] comme l'unique fondement et comme l'unique créateur légitime de toute organisation, tant économique que politique" Bakounine, dans "Œuvres" tome I.
    21. la loi de la solidarité sociale est la première loi humaine ; la liberté est la seconde loi. Ces deux lois s'interpénétrant et, étant inséparables, elles constituent l'essence de l'humanité. Ainsi, la liberté n'est pas l'essence de la solidarité ; au contraire, elle en est le développement et, pour ainsi dire, l'humanisation. Michel Bakounine [réf. souhaitée]
    22. "L'homme ne réalise sa libre individualité qu'en se complétant de tous les individus qui l'entourent" Bakounine [réf. souhaitée]
    23. 23,0 23,1 23,2 Michel Bakounine, dans "Dieu et l’État", paru en 1882.
    24. Bakounine refusera l'individualisme bourgeois "qui pousse l'individu à conquérir et à établir son propre bien-être (...) malgré tout le monde, au détriment et sur le dos des autres" (bakounine dans "Trois Conférences faites aux ouvriers du Val de Saint-Imier", Mai 1871) - "Cet individu humain et solitaire et abstrait est une fiction, pareille à celle de dieu" (Bakounine[réf. souhaitée]) ; Malatesta la rejettera également : « La liberté que nous voulons, pour nous et pour les autres, ce n'est pas la liberté absolue, abstraite, métaphysique qui, dans la pratique, se traduit fatalement par l'oppression du plus faible. » - dans "L'anarchie"
    25. Proudhon dans "de la justice dans la révolution", 1858.
    26. 26,0 26,1 Bakounine dans "Fédéralisme, Socialisme et Antithéologisme", 1867.
    27. 27,0 27,1 Daniel Guérin dans "l'anarchisme(en) - de la doctrine à l'action -" aux éditions Gallimard "idées nrf", 1965.
    28. Malatesta, au congrès anarchiste d'Amsterdam (1907).
    29. œuvre redécouverte et publiée à la fin du XIXe siècle par John Henry Mackay.
    30. idées qu'il qualifiera de "fantômes" : « Ce serait ici le lieu de faire défiler ces fantômes [...] Nous pouvons donc nous borner à en citer quelques-uns en guise d'exemples : ainsi le Saint-Esprit, ainsi la Vérité, le Roi, la Loi, le Bien, la Majesté, l'Honneur, le Bien public, l'Ordre, la Patrie, etc. » Lire le CH. les dépossédés.
    31. 31,0 31,1 31,2 Proudhon dans "idées générales de la révolution au XIXe siècle", 1851.
    32. tiré de "Proudhon, Justice et liberté." Textes choisis par Jacques Muglioni, 1962.
    33. Lire le chapitre "la presse anarchiste" dans le livre "le mouvement anarchiste en France - des origines à 1914" de Jean Maitron.
    34. Bakounine dans "L'empire Knouto-germanique et la révolution sociale", 1871-1872.
    35. La justice c'est "Le respect spontanément éprouvé et réciproquement garanti, de la dignité humaine, en quelque personne et dans quelque circonstance qu'elle se trouve comprise, et à quelque risque que nous expose sa défense", Proudhon[réf. souhaitée]
    36. 36,0 36,1 Malatesta, dans le réveil du 5 novembre 1904.
    37. Voir notamment l'article "Techniques de lutte" qui expose les moyens et techniques de lutte, ici en rapport au syndicalisme, mais ces moyens peuvent également être transposables pour d'autres domaines...
    38. Stirner, dans "l'unique", prenant en exemple une grève de laboureurs salariés : "Il faut que tous les garçons de charrue marchent la main dans la main. Aussi, il n'y a que cet accord qui puisse donner un résultat"
    39. Victor Griffuelhes dans "l'action syndicaliste", 1907.
    40. "L'État garantit toujours ce qu'il trouve : aux uns leur richesse, aux autres leur pauvreté ; aux uns la liberté fondée sur la propriété, aux autres l'esclavage, conséquence fatale de leur misére ; et il force les misérables à travailler toujours et à se faire tuer au besoin pour augmenter et pour sauvegarder cette richesse des riches, qui est la cause de leur misére et de leur esclavage. Telle est la vraie nature et la vraie mission de l'État" Bakounine, [réf. souhaitée].
    41. Alors que cette expression vient du journal "Ni dieu ni maître" que fonda Auguste Blanqui, un socialiste adepte des "coups d'États", qui passera la plus grande partie de sa vie en prison.
    42. Le nationalisme « n'a jamais été autre chose que la religion politique de l'État moderne » Rudolf Rocker, dans "Nationalisme et Culture", 1937.
    43. 43,0 43,1 Bakounine, dans "Étatisme et Anarchie (Appendice)", 1873.
    44. Bakounine, [réf. souhaitée].
    45. Lire le texte "Anarchistes « électionnistes »" de Malatesta, dans piensero e volonta du 15 mai 1924.
    46. MI VOLAS HALTIGI DE ELEKTI ! (projet international pour l'abstention active)
    47. Source : "Abstention et résistances populaires" du site "Actualité de l’Anarcho-syndicalisme".
    48. l'éducation libertaire ou la pédagogie Freinet seront des méthodes tendant à laisser la responsabilité à l'élève de son éducation, l'éducateur n'étant là que pour aider aux démarches d'apprentissage (note à synthétiser de meilleure façon).
    49. Au sein de la FORA (et en parti au sein de la CNT peu avant la révolution espagnole), le finalisme révolutionnaire (ex : définir la perspective libertaire de l'organisation selon une économie communiste) sera posé pour préciser le but pour mener vers une société anarchiste.
    50. Lire l'article de Gaston Leval : Bakounine, fondateur du syndicalisme révolutionnaire. dans l'idée que le syndicalisme se suffit à lui-même comme moyen de lutte et comme outil post-révolutionnaire (remplaçant l'État), lire les articles critique Anarchisme Globaliste contre "syndicalisme révolutionnaire" ou L’Anarcho-Syndicalisme est-il soluble dans le Syndicalisme Révolutionnaire ? qui énoncent la question de l'apolitisme d'un certain "syndicalisme révolutionnaire" vis à vis de l'anarchisme.
    51. À noter que l'anarcho-syndicalisme n'est qu'une composante du syndicalisme révolutionnaire (d'autres composantes marxistes, socialistes voire nationalistes utilisant également le syndicalisme révolutionnaire)
    52. Stirner, dans "l'unique", dans un dialogue entre patron et salarié : "Eh bien, moi je suis ton valet de charrue, et dorénavant, je ne labourerai plus ton champ qu'au prix d'un écu par jour. - Alors, j'en prendrai un autre - Tu n'en trouveras pas, car nous autres, laboureurs, nous ne travaillons plus dans les mêmes conditions, et s'il s'en présente un qui demande moins, qu'il prenne garde à lui !".
    53. Henry David Thoreau, "La désobéissance civile", 1849.
    54. "Qui donc, pasteurs des peuples, vous autorise à penser que le problème de la contradiction des intérêts et de l'inégalité des facultés ne peut être résolu ? Que la distinction des classes en découle nécessairement ? Et que, pour maintenir cette distinction, naturelle et providentielle, la force est nécessaire, légitime ? J'affirme au contraire, et tous ceux que le monde appelle utopistes, parce qu'ils repoussent votre tyrannie, affirment avec moi que cette solution peut être trouvée" Proudhon, dans "idées générales de la révolution"
    55. "Révolution et insurrection ne sont pas synonymes. La première consiste en un bouleversement de l'ordre établi, du statut de l'État ou de la Société, elle n'a donc qu'une portée politique ou sociale. La seconde entraîne bien comme conséquence inévitable le même renversement des institutions établies, mais là n'est point son but, elle ne procède que du mécontentement des hommes ; elle n'est pas une levée de boucliers, mais l'acte d'individus qui s'élèvent, qui se redressent, sans s'inquiéter des institutions qui vont craquer sous leurs efforts ni de celles qui pourront en résulter. La révolution avait en vue un régime nouveau, l'insurrection nous mène à ne plus nous laisser régir mais à nous régir nous-mêmes et elle ne fonde pas de brillantes espérances sur les « institutions à venir ». Elle est une lutte contre ce qui est établi, en ce sens que, lorsqu'elle réussit, ce qui est établi s'écroule tout seul. Elle est mon effort pour me dégager du présent qui m'opprime ; et dès que je l'ai abandonné, ce présent est mort et tombe en décomposition. En somme, mon but n'étant pas de renverser ce qui est, mais de m’élever au-dessus de lui [...]" Stirner, dans l'unique et sa propriété, 1844.
    56. 56,0 56,1 Bakounine, dans "Catéchisme révolutionnaire", 1865.
    57. Bakounine, [réf. souhaitée].
    58. Statuts secrets de l’Alliance : Programme et objet de l’organisation révolutionnaire des Frères internationaux, 1868.
    59. "L'expropriation, voilà donc le mot d'ordre qui s'impose à la prochaine révolution sous peine de manquer à sa mission historique. L'expropriation complète de tous ceux qui ont le moyen d'exploiter des êtres humains" [mais, à partir du moment où il n'y a pas exploitation, il n'est pas question de toucher] "au lopin de terre [du paysan] ni à la bicoque [du manouvrier]" Pierre Kropotkine, dans "Paroles d'un révolté"[réf. souhaitée].
    60. Lissagaray, historien de la commune, énoncera qu'une des erreurs lors de la commune de Paris aura été d'oublier l'expropriation des réserves d'or ou monétaires des banques centrales. Cette erreur sera renouvelée, malgré des discussions internes sur cette question, lors de la révolution espagnole. Vernon richard, dans "enseignement de la révolution espagnole" (1957) énoncera la question ainsi :"Plus on étudie l'histoire de la guerre d'Espagne, plus on est frappé de la gravité de l'erreur commise par les organisations ouvrières en ne s'emparant pas de cette réserve d'or, pendant les premiers jours où elles étaient aussi fortes que le gouvernement étaient faibles.". Actuellement, les réseaux informatiques bancaires sont les centres névralgiques des capitalistes, et doivent certainement avoir de l'intérêt pour les pirates informatiques.
    61. jean Grave, dans "La société mourante et l'anarchie", 1895.
    62. « Point d'autorité, point de gouvernement, même populaire : la Révolution est là" - "Toutes les révolutions se sont accomplies par la spontanéité du peuple [...] Une révolution sociale (...) n'arrive pas au commandement d'un maître ayant sa théorie toute faite, ou sous la dictée d'un révélateur » Proudhon, dans "idées générales de la révolution"
    63. "L'activité constructive des paysans ne se borna pas à ces ébauches du communisme libre [...] " Voline, dans "la révolution inconnue", 1945.
    64. Abraham Guillén, s'inspirant de la guérilla qu'il pratiquera durant la révolution espagnole, écrira notamment "Stratégie de la guérilla urbaine", 1963.
    65. Luttes armées pour défendre les zones, d'autonomie et de liberté, libérées lors de l'insurrection, ou pour libérer et aider des zones soumises à l'autorité.
    66. Luttes armées pour reconquérir les zones perdues, afin de réaffirmer leur autorité politique nationale, après avoir écrasé leur ennemi libertaire. L'attitude répressive dans la révolution russe ou espagnole, de l'autorité rouge ou blanche vis à vis de la population paysanne ou prolétarienne, dont entre autre, les partisans libertaires (makhnovchtchina, cronsdtat, barcelone mai 1937, etc) est exemplaire quant aux idées qui les animent.
    67. "[l'anarchie se propose] la libération de l'humanité actuellement asservie, au triple point de vue économique, politique et social" Malatesta, au Congrès Anarchiste International d'Amsterdam (1907).
    68. "C'est bien plutôt à l'ordre lui-même, c'est-à-dire à tout État (statut) quel qu'il soit, que la guerre devrait être déclarée, et non pas à tel État déterminé, à la forme actuelle de l'État. Le but à atteindre n'est pas un autre État (l'État démocratique, par exemple), mais l'alliance, l'union, l'harmonie toujours instable et changeante de tout ce qui est et n'est qu'à condition de changer sans cesse" Stirner, dans "l'unique et sa propriété".
    69. proudhon, dans un texte, paru en décembre 1849 dans "La Voix du peuple".
    70. Élisée Reclus dans un Discours à la séance solennelle de rentrée du 22 octobre 1895 de l’Université Nouvelle de Bruxelles.
    71. Léo Ferré, dans "Il n'y a plus rien" (1973) jouant avec l'idée d'équivalence entre anarchie et désordre.
    72. "Croyant, sous l'influence de l'éducation autoritaire reçue, que l'autorité est l'âme de l'organisation sociale, pour combattre celle-là ils ont combattu et nié celle-ci (...). L'erreur fondamentale des anarchistes adversaires de l'organisation est de croire qu'une organisation n'est pas possible sans autorité - et de préférer, une fois admise cette hypothèse, renoncer à toute organisation plutôt que d'accepter la moindre autorité (...). Si nous croyions qu'il ne pourrait pas y avoir d'organisation sans autorité, nous serions des autoritaires, parce que nous préférerions encore l'autorité qui entrave et rend triste la vie à la désorganisation qui la rend impossible" Malatesta, dans "un peu de théorie". Lire également "L’ordre et la liberté" de Fayolle.
    73. Proudhon, dans "du principe fédératif et de la nécessité de reconstituer le parti de la Révolution", 1861.
    74. Proudhon, dans "système des contradictions économiques", 1846.
    75. "La vie et l'action spontanée, suspendues pendant des siècles par l'action, par l'absorption toute-puissante de l'État seront rendues aux communes par l'abdication de l'État" Bakounine[réf. souhaitée].

      "L'organe de cette vie locale sera la fédération des corps de métier et c'est cette fédération locale qui constituera la future commune" District de Courtelary de la fédération jurassienne, 1880.
    76. Proudhon, dans "Les Confessions d’un révolutionnaire pour servir à l’histoire de la Révolution de Février", 1851.
    77. "Le travail, étant seul producteur des richesses sociales, quiconque en jouit sans travailler est un exploiteur du travail d'autrui, un voleur, et le travail étant la base fondamentale de l'humaine dignité, l'unique moyen par lequel l'homme conquiert réellement et crée sa liberté, tous les droits politiques et sociaux ne devront appartenir désormais qu'aux seuls travailleurs." Bakounine, dans le "catéchisme révolutionnaire", 1865.
    78. "Tout travail humain résultant nécessairement d'une force collective, toute propriété devient, par la même raison, collective et indivise : en termes plus précis, le travail détruit la propriété" [...] " La possession individuelle est la condition de la vie sociale ; cinq mille ans de propriété le démontrent : la propriété est le suicide de la société. La possession est dans le droit ; La propriété est contre le droit" : Proudhon dans "Qu'est ce que la propriété ?". Proudhon variera parfois dans ses déclarations sur la propriété (la soutenant parfois contre la puissance de l'État : lire "théorie de la propriété" CH VI), mais il restera constant à faire la différence entre la possession individuelle et la propriété privée.

      "La propriété, comme les libéraux bourgeois la comprennent, mérite les attaques des communistes et de Proudhon" Stirner dans L'Unique et sa propriété (traduction Leclaire).
    79. "La terre, la propriété de tout le peuple, ne doit être possédée que par ceux qui la cultivent de leur bras" Bakounine, dans Oeuvres complétes, Tome 1, P 57.

      "Les capitaux, les établissements d'industrie, les matiéres premiéres et les instruments de travail (...) deviendront la propriété collective des associations ouvriéres productives, tant industrielles qu'agricoles, librement organisées et fédérées entre elles." Bakounine [réf. souhaitée].
    80. Proudhon, dans "Résumé de la question sociale. Banque d’échange", 1849.
    81. Bakounine, dans "de la guerre à la Commune", textes de 1870-1871.
    82. Diego Abad de Santillán, [réf. souhaitée], cité par Daniel Guérin dans "l'anarchisme". Lire également l'article Anarchisme sans adjectif, qui explique les relations entre les diverses tendances économiques défendues au sein de l'anarchisme, et comme nécessité de prendre une position économique de circonstance selon la situation.
    83. "le travail se mesure en raison composée de sa durée et de son intensité. [...] il ne faut comprendre dans le salaire du travailleur ni l'amortissement de ses frais d'éducation et du travail qu'il a fait sur lui-même comme apprenti non-payé ni la prime d'assurance contre les risques qu'il court, et qui sont loin d'être les mêmes dans chaque profession." Proudhon[réf. souhaitée] ; Daniel Guérin, dans "l'anarchisme", énonce que le "salaire" dont parle proudhon est "une répartition des bénéfices, librement décidés entre travailleurs associés et coresponsables".
    84. "il n'y a plus ni fort ni faible ; il n'existe que des travailleurs dont les facultés et les moyens tendront sans cesse par la solidarité individuelle et la garantie de circulation à s'égaliser". Proudhon, [réf. souhaitée].
    85. Proudhon, [réf. souhaitée]
    86. Bakounine utilise le terme "communisme" dans le sens de "communisme autoritaire", c'est à dire de le théorie communiste de l'époque qui préconisait l'autorité.
    87. Costa, Malatesta, Cafiero et Covelli, au sein du "Bulletin de la Fédération jurassienne" (N° 49), organe de l'AIT anti-autoritaire.
    88. "Science et industrie, savoir et application, découverte et réalisation pratique menant à de nouvelles découvertes, travail cérébral et travail manuel, - pensée et oeuvre des bras - tout se tient. Chaque découverte, chaque progrès, chaque augmentation de la richesse de l'humanité a son origine dans l'ensemble du travail manuel et cérébral du passé et du présent. Alors, de quel droit quiconque pourrait-il s'approprier la moindre parcelle de cet immense tout, et dire : ceci est à moi, non à vous ?" Pierre Kropotkine, "La conquête du pain (Chapitre I : Nos Richesses), 1892.
    89. Kropotkine, en 1879, propose "le communisme anarchiste [...] avec le collectivisme comme forme transitoire de la propriété"[réf. souhaitée]. Malatesta proposera en 1884 dans un programme pour une internationale anarchiste, que dans les secteurs où le potentiel communiste soit impossible, le collectivisme puisse être une solution « à titre transitoire »[réf. souhaitée].
    90. Le communisme dont parle "Cafiero" n'a évidemment rien à voir avec le "communisme autoritaire", dont les théories marxistes ! Et il parle des "sophismes collectivistes" au sujet des théories marxistes.
    91. Carlo Cafiero, dans "communisme et anarchisme", paru dans la revue " le révolté " de Genève en 1880.
    92. "La Hiérarchie durera tant qu'on croira à des principes, tant qu'on y pensera ou même qu'on les critiquera, car la critique, même la plus corrosive, celle qui ruine tous les principes admis, le fait en définitive encore au nom d'un principe." Stirner, dans "l'unique".
    93. Élisée Reclus posera de nombreux textes d'ordre écologique, notamment dans "la terre" où il expose ce point de vue : "Notre liberté, dans nos rapports avec la terre, consiste à en reconnaitre les lois pour y conformer notre existence. Quelle que soit notre relative facilité d'allures que nous ont conquise notre intelligence et notre volonté propres, nous n'en restons pas moins des produits de la planéte attachés à sa surface comme d'imperceptibilites animacules, nous sommes emportés par tous ses mouvements et nous dépendons de ses lois."
    94. Lire notamment "Pour une société écologique" de Murray Bookchin, 1971.

    Bibliographie

    Sur l'anarchisme

    • Proudhon, Qu'est ce que la propriété ?, Paris, 1840 ; Idées générales de la révolution au XIXe siècle, Paris, 1851 ; Du principe fédératif, Paris, 1863
    • Stirner, l'unique et sa propriété, 1843
    • Piotr Kropotkine, Paroles d'un révolté, Paris, 1885 ; L'Anarchie, sa philosophie, son idéal, Paris, 1896, rééd. 1971 ; La Science moderne et l'anarchie, Paris, 1913
    • Michel Bakounine, Protestation, Paris, 1913 ; Dieu et l'État, Paris, 1922 ; La Liberté, Paris, 1965
    • G. Plekhanov, Anarchie et socialisme, Paris, 1923
    • Alexandre Berkman, "Qu'est ce que l'anarchisme ?", 1929
    • L'Encyclopédie Anarchiste initié par Sébastien Faure en 1934.
    • G. Woodcock, Anarchy or Chaos, Londres, 1944.
    • C. A. Bontemps, L'Anarchisme et le réel, Paris, 1963
    • Daniel Guérin, L'anarchisme - de la doctrine à l'action, Gallimard "idées nrf", N°85, 1965.
    • Maurice Fayolle, Réflexions sur l'anarchisme, 1965. [1]
    • André Nataf, "La révolution anarchiste", 1968.
    • Daniel Guérin, "Ni dieu Ni maître. Anthologie de l'anarchisme", Maspero, 1970.
    • Jean Barrué, L'anarchisme aujoud'hui, 1970.
    • Luis Mercier Vega, L'Increvable Anarchisme, 1970 [2].
    • E. Mounier, Communisme, anarchisme et personnalisme, Seuil, Paris, 1978
    • Daniel Guérin, À la recherche d'un communisme libertaire, Spartacus, Paris, 1979
    • C. Harmel, Histoire de l'anarchie : des origines à 1880, Lebovici, Paris, 1984
    • Daniel Guérin, L'Anarchisme, Gallimard, Paris, 1987
    • Normand Baillargeon, L'ordre moins le pouvoir - Histoire et actualité de l'anarchisme, Agone, 2008 [3]